Vie rurale 19 septembre 2014

Les premières briques du chantier national de la relève agricole

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Il ne faudrait pas que le chantier soit une mascarade, un bon prétexte répondant aux demandes de la relève.

Alors que le ministre Blackburn lançait le chantier national les 15 et 16 novembre dernier à Ottawa, les premières actions concrètes de travail commencent à prendre forme. Les quelque 40 représentants de la relève pancanadienne avaient alors fait part de différentes préoccupations et de pistes de travail. Le ministre Blackburn et l’équipe l’entourant pour le chantier ont retenu quatre principaux axes de travail : la valorisation de la profession, la fiscalité, le transfert de ferme et les questions de financement.

Le premier axe a fait l’objet à la mi-mars d’une table de travail virtuelle. La FRAQ y prenait part via un système de conférence en ligne, reliant 10 représentants provinciaux de relève, le ministre Blackburn et des représentants d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC). Les discussions sur la valorisation de la profession furent intéressantes et les avis ont rapidement convergé vers des pistes de travail prioritaires : sensibiliser les jeunes à l’agriculture à l’école, conscientiser activement l’opinion publique et redonner de la fierté au sein même de la communauté agricole. Plusieurs outils ont été évoqués, mais avant tout il a été convenu qu’un groupe de travail pancanadien propose rapidement un plan d’actions concrètes, répondant à une stratégie nationale de valorisation de la profession agricole.

Parallèlement à cela, le réflexe jeunesse du ministre Blackburn se traduit aussi par la participation de la relève aux consultations sur le cadre stratégique de Cultivons l’Avenir 2. C’est une grande première! Malheureusement, les discussions ne sont pour l’instant que très peu orientées sur la pérennité de l’agriculture canadienne et la problématique du renouvellement des générations. On y parle surtout d’exportation, d’innovation et d’ouverture aux marchés, en y omettant l’accès à nos marchés intérieurs et à nos outils de mise en marché. Nous partageons en ce sens les inquiétudes qui se profilent au sein des consultations.

Récemment, le gouvernement répondait au rapport du Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire intitulé  » Les jeunes agriculteurs : l’avenir de l’agriculture « . Ce même rapport faisant une série de recommandations, proposant notamment un recensement de la relève ou encore l’étude d’un régime d’épargne transfert que la FRAQ avait préconisé lors de témoignages au comité. Le gouvernement n’a retenu aucune recommandation, comme si AAC avait déjà statué sur nos propositions, alors même que le chantier national en est à ses balbutiements. Nous en sommes à douter que le réflexe jeunesse prôné par le ministre Blackburn soit réellement une priorité au sein d’AAC… Il ne faudrait pas que le chantier soit une mascarade, un bon prétexte répondant aux demandes de la relève.

À quoi bon placer les premières briques du chantier sans ciment, sans outil et sans équipe entourant l’architecte?