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« Je suis heureux d’annoncer le début du dernier chapitre d’une longue histoire. » C’est en ces mots que le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a annoncé le 15 avril que les 748 acres de terres toujours détenues par le gouvernement allaient être revendus aux familles des expropriés.
Dans la région, la nouvelle circulait déjà depuis le 12 avril. Marcel Denis, président du Syndicat de l’UPA de Sainte-Scholastique–Mirabel, avait profité d’un rassemblement pour partager l’information à une centaine de participants. En entrevue téléphonique avec La Terre, il est revenu sur l’événement. « C’était magique, dit-il. Les gens sont devenus très émotifs : ça criait et ça tapait sur les tables. »
« On attendait cette nouvelle depuis tellement longtemps », a ajouté celui qui négocie, au nom des expropriés, les conditions de rétrocession des terres avec le gouvernement fédéral depuis 2010.
Des fils d’expropriés heureux
Robert Huot fait partie de ceux qui se sont usé les mains à applaudir en apprenant la nouvelle. C’est que la décision le touche directement : il pourra éventuellement, comme une dizaine d’autres expropriés ou leurs descendants, racheter la terre que le gouvernement avait retirée à sa famille. « Je suis tellement soulagé », a confié celui qui milite activement pour la rétrocession de ces terres depuis des années.
Même son de cloche du côté d’Albert Gingras, un autre fils d’exproprié qui espère reprendre possession d’une terre boisée d’environ 45 hectares ayant jadis appartenu à son père. L’exploitation de cette parcelle lui permettrait d’augmenter la production de sa cabane à sucre, la Ferme du boisé. « C’est la fin d’une saga de 50 ans pour nous », dit-il.
50 ans
La nouvelle survient un peu plus de deux semaines après qu’on eut souligné, le 27 mars dernier, les 50 ans de l’annonce des expropriations de Mirabel en vue de la construction d’un aéroport de calibre international qui a finalement été fermé, puis démoli en 2014.
Des 97 000 acres expropriés à l’origine, environ 80 000 ont été rétrocédés en 1985. Puis, de 2008 à 2013, 11 000 acres supplémentaires ont été retournés aux familles des expropriés, à l’exception de 748 acres conservés par le gouvernement parce qu’aucun chemin public ne permettait d’y accéder. Une entente entre le fédéral et la Ville de Mirabel donnera maintenant la possibilité d’y avoir accès, ce qui permettra à Ottawa de déclencher leur revente.
Les termes exacts de la rétrocession n’ont pas été divulgués. Selon M. Denis, le ministère pourrait s’inspirer de ceux qui avaient été utilisés lors de la revente des terres de 2008 à 2013. Une dizaine de familles d’expropriés pourraient alors prendre possession des lots qui seront éventuellement mis en vente.