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Même si les experts affirment que le poulailler de demain sera plus intelligent et ne comportera qu’un seul étage pour assurer le bien-être animal, accroître l’efficacité des travailleurs et garantir leur sécurité, ce ne sont pas tous les éleveurs qui sont prêts à embrasser cette vision.
« Il y a encore de la réticence chez un certain nombre d’éleveurs à suivre ces tendances, explique Éric Baril, ingénieur pour la firme Les consultants Mario Cossette. Il faut encore en persuader un grand nombre du bien-fondé de construire leur nouveau poulailler avec un seul plancher. Il y a encore la moitié des projets que je supervise qui comportent plusieurs étages. »
Cette résistance, croit M. Baril, peut être attribuable à plusieurs facteurs. « C’est parfois une question générationnelle, dit-il. Les éleveurs plus âgés ont des appréhensions face aux changements, sans compter qu’un bâtiment d’un nouveau genre avec de nouveaux équipements peut bousculer l’organisation du travail. Il y a aussi des éleveurs qui ne disposent pas de la superficie de terrain nécessaire pour avoir un bâtiment plus long. » Les bénéfices de l’ouverture au changement sont pourtant bien réels.
Des éleveurs audacieux
Dans la région de Lanaudière, Claude Emery et son fils Kim font partie des éleveurs qui ouvrent la voie. À 28 ans, Kim exploite deux poulaillers nouvellement construits à la Ferme avicole Kiry, de Saint-Félix-de-Valois, alors que son père, propriétaire de la Ferme Clary, en possède neuf dont certains comptant deux étages. À eux deux, ils élèvent maintenant jusqu’à un million et demi de poulets par année.
Père et fils ont mis deux ans à préparer ensemble la construction du premier poulailler de la ferme Kiry. « On a réfléchi et imaginé ce que serait le poulailler le plus performant avec des installations qui garantiraient le confort des oiseaux », raconte Kim.
Résultat : deux poulaillers de 42 pi x 310 pi, avec les plus récents systèmes de contrôle de l’ambiance et d’automatisation de la ventilation, du chauffage, de l’éclairage et de l’alimentation. « La technologie n’est pas là pour épater, précise Kim. Elle nous permet vraiment d’être plus efficaces et d’augmenter notre marge de profit. »
Il assure que des installations sur un seul plancher permettent non seulement une plus grande efficacité, mais réduisent aussi les risques d’accident. L’évacuation des oiseaux, par exemple, se fait beaucoup plus rapidement. « J’arrive à faire seul le nettoyage du poulailler sur un seul plancher », explique l’éleveur.
Les bâtiments sont à plafond cathédrale, avec une aire d’élevage sans colonne et un plancher chauffant à eau chaude utilisé principalement pour élever la température et assécher la litière à l’arrivée des oiseaux. Le générateur de chaleur est installé à l’extérieur des parquets, ce qui évite la combustion de gaz naturel sur le site d’élevage et réduit la concentration de gaz carbonique.
Les éleveurs ont même poussé l’audace plus loin en intégrant l’énergie solaire au chauffage des deux poulaillers. Le système, conçu par le père et le fils, est constitué d’une tôle noire perforée qui, durant la saison froide, préchauffe l’air entre 5 et 15 degrés avant que celui-ci n’entre dans le bâtiment.
De plus, les portes ont une largeur de six pieds pour faciliter le travail d’évacuation des oiseaux, qui se fait du côté opposé à la pente du toit afin d’éviter les chutes de neige que craignent souvent les travailleurs. « Je dors plus tranquille en sachant que les risques sont diminués », explique Kim.
De l’aveu même de ces éleveurs entreprenants, l’adaptation aux changements leur permet de mieux affronter l’avenir.
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