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Alors que les travailleurs étrangers temporaires (TET) sont de plus en plus nombreux à venir prêter main-forte aux producteurs du Québec, des organisations agricoles et gouvernementales s’unissent pour améliorer leurs conditions de travail.
Une nouvelle table de concertation, chapeautée par AGRIcarrières, se penchera sur les grands enjeux touchant ces travailleurs et les personnes qui les embauchent. Elle sera notamment formée de représentants de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), du ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI), d’employeurs et de la Fondation des entreprises en recrutement de la main-d’œuvre agricole étrangère (FERME).
Pour Geneviève Lemonde, directrice générale d’AGRIcarrières, cette initiative permettra entre autres d’être « plus proactif que réactif » pour l’application des normes du travail. Bien que « marginaux », les cas de plaintes et d’abus médiatisés peuvent donner l’impression que les employeurs considèrent les TET comme de la main-d’œuvre bon marché. « Ce n’est pas la majorité des employeurs qui ne sont pas corrects », défend-elle.
Mme Lemonde reconnaît toutefois que cette main-d’œuvre est vulnérable. « Souvent, les TET sont ici pour donner une meilleure qualité de vie à leur famille. Ils ne sont pas enclins à se plaindre de certaines situations et ne connaissent pas nécessairement leurs droits et obligations. »
Mieux communiquer
Les acteurs autour de la table devront trouver des moyens pour remédier à cette méconnaissance, ou du moins faire valoir le respect des conditions de travail, notamment des horaires et des périodes de repos, mentionne Mme Lemonde.
Aussi, l’intégration des travailleurs étrangers temporaires sera au menu des discussions. Dans certaines productions animales, ils sont seuls ou peu nombreux, ce qui peut les mener à l’isolement. D’où l’importance de partager les bonnes pratiques d’intégration des employeurs, soutient-elle.
La barrière de la langue étant un obstacle, le groupe veillera à établir de meilleures communications entre tous les intervenants. Les outils d’information doivent être clairs et simples, surtout pour les règles de santé et sécurité au travail. « Les TET se retrouvent dans un environnement très différent de ce qu’ils ont connu dans leur pays. On ne peut pas attendre qu’ils aient appris un peu le français [pour comprendre] », soutient Mme Lemonde.
Par ailleurs, le groupe prévoit aborder les questions touchant le recrutement et les règles d’immigration, dont celles qui s’appliquent pour les demandes de résidence permanente. Mme Lemonde a l’intention de s’adresser au MIDI concernant le niveau de français exigé. « Ces
travailleurs-là se débrouillent déjà très bien en français. Ils sont bien intégrés dans la communauté, mais les exigences font en sorte qu’ils ne seront jamais admissibles à la résidence permanente », déplore-t-elle, soulignant qu’une faible proportion de ces travailleurs en font la demande.
Les acteurs de la table prévoient se rencontrer quatre fois par année. La prochaine réunion aura lieu en juin.