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SAINT-HYACINTHE — Plus de la moitié des consommateurs ne connaissent pas ou très peu le cidre, selon une nouvelle étude réalisée pour le compte des Producteurs de cidre du Québec. Devant ce constat peu reluisant, les cidriculteurs veulent se positionner différemment sur le marché et cibler davantage les jeunes.
L’étude de notoriété effectuée par Léger Marketing auprès de 401 Québécois a été présentée lors de l’assemblée générale annuelle des Producteurs de cidre, le 28 mars. La trentaine de membres présents ont été mis devant les faits : seulement 38 % des consommateurs connaissent assez bien les cidres du Québec. Ce résultat est le même pour les vins, semblable à celui des spiritueux (36 %), mais les bières sont nettement mieux connues (63 %).
Donnée plutôt réjouissante, 70 % des répondants disent avoir consommé du cidre du Québec au moins une fois au cours de la dernière année. Mais il n’y a qu’une faible proportion de gens (20 %) qui ont été capables de nommer au moins un type de cidre du Québec, le cidre de glace revenant le plus souvent (17 %).
Par ailleurs, le président des Producteurs de cidre du Québec, Marc-Antoine Lasnier, a profité de l’occasion pour présenter d’autres chiffres tirés d’une étude récente du groupe Nielsen concernant l’évolution du marché américain du cidre. Parmi ceux-ci, on apprend que 72 % des consommateurs de cidre ont moins de 39 ans.
Identité et image
Force est d’admettre que la culture du cidre est encore « timide », voire « marginale » au Québec. C’est ce qui est ressorti d’une présentation de l’agence de marketing lg2, mandatée pour le développement de la marque Cidre du Québec. Ce serait tentant de vouloir que le cidre devienne un produit de masse, « mais ce serait certainement une erreur », estime David Kessous, directeur de création pour la firme. Ce dernier croit que la boisson doit assumer son caractère singulier pour avoir une marque forte.
« Il faut être réaliste, convient M. Lasnier. […] Il y a quelque chose de cool avec ça », c’est-à-dire que le cidre est considéré comme un produit anticonformiste. Celui qui est aussi propriétaire de la Cidrerie Milton demeure optimiste, convaincu qu’il y a de grandes opportunités à saisir, surtout lorsqu’on observe la hausse de la consommation aux États-Unis et dans d’autres provinces canadiennes. Au Québec, de plus en plus de nouvelles marques de cidre voient le jour. « Il y a une révolution en cours », soutient M. Kessous, de lg2.
Pour donner un second souffle à l’image des Cidres du Québec, la firme a dévoilé le logo de la marque, proposant un style épuré et des tons pastel. Les nouveaux messages publicitaires invitent la population à découvrir les différents types de cidre – tranquille, rosé, de feu, effervescent et de glace.
Au-delà des campagnes déployées au cours des dernières années, le président des Producteurs de cidre considère que cette stratégie marketing est mieux structurée et que l’identité visuelle sera plus susceptible d’accrocher les jeunes.
L’effet canette De plus en plus de cidriculteurs adoptent la canette qui est attrayante et plus accessible aux jeunes. C’est ce qu’a déjà entrepris le Domaine De Lavoie, à Rougemont, il y a quelques années. Le copropriétaire Hugues Lavoie entend poursuivre dans cette voie, mais aussi offrir de nouveaux cidres aromatisés dans ce format. Ainsi, la jeune clientèle sera contente d’apprendre qu’une boisson à saveur de bleuets devrait être sur les tablettes dès cet été. C’est important de rester compétitif quant aux prix et de faire preuve d’innovation, indique Bertrand Deltour, président de la société Pomdial, qui commercialise les produits des domaines Pinnacle et Neige. D’ailleurs, l’entrepreneur entend revoir l’image de Smac, l’une de ses marques en canette. Si les défis sont grands pour familiariser la population au cidre, M. Deltour estime que l’industrie atteint déjà sa cible en faisant partie du répertoire des boissons « faciles à boire ». Pour M. Lavoie, le faible niveau de connaissances des consommateurs sur le sujet lui apparaît comme un beau défi. « C’est décourageant, mais c’est motivant en même temps. On voit que c’est un marché où il y a place à l’évolution. Aussi, les gens ont le goût d’apprendre », affirme-t-il avec conviction. |