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Une centaine de vaches Canadiennes sont menacées de prendre le chemin de l’encan dans les prochaines semaines au grand dam de la Fédération de producteurs des races patrimoniales du Québec (FPRPQ). Une campagne de sociofinancement sur la plateforme Gofundme a été lancée et les démarches se multiplient, notamment auprès du gouvernement, afin d’éviter la perte d’un patrimoine génétique nécessaire à la sauvegarde de l’espèce.
« Au moment où l’on se parle, il reste environ 1 000 vaches Canadiennes sur la planète et, de ce nombre, seulement 200 sont pur sang », explique l’éleveuse Mélanie Gagné, secrétaire-trésorière de la FPRPQ, sur la page Gofundme. La situation est urgente, car les deux éleveurs concernés doivent se départir de leur troupeau au cours des prochaines semaines.
« Perdre plus de la moitié du cheptel pur sang de la race Canadienne, ce serait assurément donner le coup de grâce à cette race-là qui est dans une situation extrêmement précaire », lance-t-elle dans la vidéo de présentation de la campagne de financement. L’objectif de 150 000 $ est loin d’être atteint, mais toutes les formes d’aide sont les bienvenues. « L’objectif est donc d’acquérir les vaches afin d’éviter qu’elles terminent leur vie à l’abattoir. La demande concerne tant le logement des animaux, leur transport que des dons en argent », précise l’éleveuse.
L’appel semble être entendu, mais il y a loin de la coupe aux lèvres, explique Mélanie Gagné de vive voix. « Depuis que j’ai lancé la vidéo, je ne fournis pas à répondre aux courriels et aux messages. Il y a un véritable élan de solidarité et de sympathie. Il y a de tout : des gens qui souhaitent en acheter et d’autres qui veulent en prendre en pension le temps qu’il faudra. Nous notons tout ça et nous visitons l’un des deux troupeaux aujourd’hui. On va répertorier les animaux. L’idéal serait d’acheter l’ensemble des bêtes au nom de la Fédération, mais on n’a pas les sous », indique Mme Gagné.
Québec interpellé
Elle presse les intervenants du gouvernement provincial de s’impliquer. « Ils sont sur le dossier et j’attends une réponse rapidement. Le gouvernement s’est donné une loi pour protéger les races patrimoniales, est-ce pour les laisser mourir? Si on perd ces 100 vaches, ce sera difficile de sauver la race. On me dit que ce n’est pas commun pour un gouvernement d’acheter des animaux, mais la situation est exceptionnelle! On a des projets pour ces bêtes, on est des gardiens du patrimoine génétique à la FPRPQ. Pour éviter que cette situation se répète, il faut les multiplier et nous avons besoin d’elles. Le gouvernement doit s’impliquer, car c’est de notre patrimoine qu’il s’agit », indique Mme Gagné.
Pour l’instant, la Fédération s’affaire à trouver des solutions. « On est des intermédiaires pour l’éleveur qui doit vendre rapidement pour des raisons de santé. Si on doit disséminer le troupeau, les acheteurs auront le devoir de perpétuer la race pure. Ils devront s’engager à ne pas les croiser, car ces animaux ont une valeur génétique inestimable. C’est la race pure, c’est pour ça qu’on se lève debout », indique Mélanie Gagné.
Fondée en 2005, la FPRPQ a comme objectif de sauvegarder et de développer trois races patrimoniales québécoises, soit le cheval Canadien, la volaille Chantecler et la vache Canadienne. La situation de cette dernière est la plus critique.
Vous pouvez soutenir la campagne via la page Gofundme à https://www.gofundme.com/sauvons-la-vache-canadienne ou communiquer avec la Fédération à [email protected].