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On a tous déjà fait l’objet de manipulation de la part de notre entourage, tout comme on en a usé, sans en avoir nécessairement conscience. Pourquoi? Tout simplement pour obtenir ce que l’on désire. Il s’agit de gestes de tous les jours.
Par exemple, ça peut être un enfant qui exige un téléphone cellulaire en disant que s’il ne l’obtient pas, il ne fera pas ses devoirs, ou bien un jeune adulte qui soutient qu’il ne prendra pas la relève de la ferme si l’on n’installe pas un robot de traite. Ces façons de faire enveniment les relations familiales, amoureuses et professionnelles. Lorsqu’ils sont adoptés trop fréquemment ou systématiquement, ces comportements deviennent un mode pernicieux de communication.
Parlons d’abord de manipulation chez les jeunes enfants. En observant leurs parents, ils décodent rapidement leurs points vulnérables. Ils comprennent vite dans quelle situation l’un capitule plus souvent que l’autre et peuvent s’en servir toute leur vie. Par exemple, votre enfant a remarqué que dans un lieu public, vous étiez plus enclin à céder à ses caprices normalement refusés pour éviter qu’il ne fasse le bacon. En un rien de temps, il saisira qu’il peut emprunter cette avenue pour obtenir la récompense demandée parce qu’il sait que vous avez peur qu’il fasse une crise.
Pour éviter d’être manipulé par vos enfants, il faut d’abord que vous en soyez conscient. Vous devez établir vos limites le plus tôt possible et être constant. Plus le cadre est clair, moins l’enfant sentira le besoin de vous tester et moins il y aura de débordements.
Ainsi, si votre ado utilise le « Tout le monde en a » et le « Tout le monde y va », il peut aisément vous faire sentir coupable de ne pas lui offrir ce qu’il veut ou de ne pas lui donner les mêmes permissions que les autres se voient prétendument accorder. On doit alors recadrer la situation. C’est qui, ça, tout le monde? La liste est rarement longue. Avant, les mères avaient l’habitude de dire à leurs enfants : « Si tout le monde va se jeter dans le fleuve, vas-tu y aller aussi? » Cette question est encore appropriée de nos jours. Dans ce cas, il est important que les décisions soient prises en fonction des valeurs familiales que l’on veut transmettre.
Les parents séparés sont particulièrement vulnérables aux petites stratégies de manipulation de leur progéniture, d’autant plus s’ils ne communiquent pas entre eux. Par crainte que votre enfant vous aime moins ou que celui-ci demande d’aller vivre à temps plein chez votre ex, il arrive que vous cédiez plus facilement à ses quatre volontés et à la manipulation.
On repère plus aisément cette dernière chez les autres enfants que chez les siens. Pourquoi? Parce qu’avec ceux des autres, l’implication émotive n’est pas aussi forte et les enjeux sont différents. On peut se sentir mal, voire coupable d’imposer des limites à ses enfants. Dans ces moments, il faut se rappeler qu’on le fait pour leur bien. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’on dit toujours oui qu’on les aime davantage. C’est rassurant pour un enfant d’avoir de l’encadrement. Les parents qui finissent généralement par céder aux manipulations doivent se départir de cette façon de faire, car le comportement de leur enfant, même s’il est inadéquat, perdurera s’il en découle des conséquences positives. Satisfaire continuellement le moindre caprice pourrait engendrer une attitude de petit tyran.
Bien qu’importantes pour élever les enfants, les limites dans nos relations entre adultes nous évitent aussi de tomber dans le piège de la manipulation. Ce sera le sujet de la prochaine chronique.