Vie rurale 19 septembre 2014

Quand la terre vaut mieux que l’or

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Descendre chaque jour dans des trous très profonds, tout juste assez grands pour laisser passer une personne, faire remonter de la terre avec un panier et puis laver, laver sans cesse dans l’espoir de voir enfin briller quelques grains de poussière d’or, voilà la vie de misère que mènent les femmes de la région de Keniéba au Mali.

Là-bas, l’orpaillage veut habituellement dire travailler pendant des semaines sans rien trouver. En effet, ce sont les mines d’or qui occupent les meilleurs sites. Le Projet d’appui aux unités de production de la région de Keniéba (PAUPK) est venu changer la vie et l’avenir d’une centaine de ces femmes et de leur famille, dont celle de Salimata Sissoko.
En 2008, ces femmes se sont regroupées en six coopératives de production maraîchère. Un terrain d’un hectare a été attribué à chaque coopérative par les autorités locales. L’objectif était de produire sur place des légumes variés pour les vendre sur le marché local, mais aussi et surtout à la compagnie minière Avion. Jusque-là, cette minière devait faire venir à grands frais la nourriture pour ses employés. Dans cette région isolée, tout coûte très cher, à commencer par les fruits et légumes.

Le principal défi fut de trouver de l’eau pour arroser laitues, oignons, tomates, aubergines et autres précieux légumes. Six puits à grand diamètre ont été creusés à plus 20 mètres de profondeur, ce qui devait garantir un approvisionnement en eau adéquat. Tout se passait bien, jusqu’au moment où, en janvier 2009, les paysannes ont constaté que les puits avaient tendance à tarir. À 40 degrés au soleil, les jeunes cultures ont tôt fait de périr. L’échec de la campagne de production n’a cependant pas tari le courage des femmes et la détermination des partenaires.

Après de nouvelles études hydrogéologiques, des forages ont été faits, des pompes mécaniques avec citernes surélevées, et des réseaux de bassins bétonnés approvisionnés par gravité ont été installés. Aujourd’hui, les six coopératives peuvent compter sur un système d’approvisionnement en eau fiable, et les prochaines récoltes s’annoncent prometteuses.
Le PAUPK est un projet réalisé par UPA Développement international (UPA DI) et financé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), la compagnie minière Avion et IICEM (Banque mondiale).