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Saint-Hyacinthe — La tour de cinq étages érigée au nord de Saint-Hyacinthe n’est pas un hôtel de luxe, mais le siège social nec plus ultra de Jefo, une entreprise spécialisée dans la nutrition haute précision du bétail. Parti de presque rien il y a 37 ans, le propriétaire Jean Fontaine prévoit que ses ventes actuelles de 430 M$ atteindront 1 G$ d’ici six ans.
La recette
Son entreprise avance à un rythme impressionnant : injection de 12 M$ dans la construction du siège social en 2017, co-investissement de 50 M$ depuis 2012 dans une filiale de transport et de transbordement des grains, lancement de l’érection d’une nouvelle usine de 30 M$ le 18 janvier dernier et dévoilement prochain d’un projet de centre de recherche en production avicole à Saint-Hyacinthe au coût de 7 M$.
La recette de Jefo? Répondre aux besoins précis du client et prévoir les tendances. C’est ainsi que la compagnie a injecté des sommes importantes en recherche et développement afin d’offrir aux éleveurs des produits qui améliorent la performance des troupeaux, sans faire appel à des médicaments comme facteurs de croissance.
Cette stratégie s’avère payante, sachant que plusieurs pays, dont le Canada, restreignent aujourd’hui l’utilisation des antibiotiques comme facteur de croissance pour éviter les problèmes d’antibiorésistance.
La prochaine révolution
Jefo veut continuer d’innover pour maintenir sa position mondiale. « Tout le monde fait des profits, mais ça dépend de ce que tu fais avec. Nous réinvestissons dans l’entreprise. Nous avons 65 diplômés en nutrition animale de 26 nationalités différentes pour développer les prochaines avancées », dit M. Fontaine.
Ce dernier assure que le secteur connaîtra une autre révolution et qu’il en fera partie. « Partout à travers le monde, l’agriculture s’intensifie. C’est incontournable. Il faut obtenir une meilleure conversion alimentaire à l’aide des enzymes. Un gain de 50 g sur un poulet, ça ne paraît pas, mais sur 1 milliard de poulets, oui », fait-il valoir. Cela génère également moins de fumier, ce qui s’inscrit dans l’agriculture durable réclamée par de plus en plus de consommateurs, ajoute-t-il.
« L’argent est dans les détails »
Jean Fontaine n’est pas du genre à cacher sa réussite. Comme le dit si bien le principal intéressé, « l’argent est dans les détails ». Le nouveau siège social comprend un bistro au rez-de-chaussée avec cafés de spécialité, salle d’entraînement hypermoderne pour les employés et leurs proches, bureaux aux murs arrondis afin de diminuer le bruit et, pour plaire aux millénariaux, un endroit haut de gamme au 5e étage où l’on peut se restaurer.
La somptuosité du bâtiment de Jefo est peu commune dans le milieu agricole, mais pour les Fontaine, il s’agit d’un investissement en marketing et en gestion des ressources humaines. « Inspirer la solidité financière, c’est important. On fait des affaires dans 80 pays. Quand les gens viennent ici, ils se sentent bien reçus et voient qu’il n’y a pas de compromis sur la qualité », indique le fils et vice-président Jean-François Fontaine. Des lieux de travail avant-gardistes aident également l’entreprise à attirer et à fidéliser une main-d’œuvre compétente.
Des grains moins chers pour les agriculteurs Pouvant accueillir 230 wagons et 65 000 tonnes de grains, le centre de transbordement situé près des autres bâtiments de Jefo, en bordure de l’autoroute 20, s’illustre comme la plus grande installation du genre au Québec après celles des ports, affirme Jean Fontaine, copropriétaire des lieux. « Nous avons obtenu l’accréditation du Canadien National pour recevoir des blocs de 100 wagons. Si la gestion de l’offre tombe un jour, les éleveurs doivent avoir accès à du grain au meilleur coût possible. Nous sommes équipés pour en faire venir de l’Ouest canadien et du Midwest américain à un prix très compétitif », dit M. Fontaine. Ces installations de transbordement et d’entreposage sont détenues par le Groupe Jefo, La Coop fédérée et La Coop Comax.
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