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La baisse du prix du lait et les impacts attendus des accords internationaux obligent plus que jamais les producteurs de lait du Québec à resserrer la gestion de leur entreprise. Voici cinq stratégies pour améliorer la situation financière d’une ferme.
Comprendre ce qui ne fonctionne pas.
« Pour gérer une exploitation, il importe d’abord de la connaître et d’avoir des chiffres : combien rapportent réellement la production laitière, la culture des champs et les activités de déneigement? Plusieurs agriculteurs ne connaissent pas leur entreprise et c’est ce qu’il faut changer », dit Susan Fleury. Valérie Grenier renchérit : « Il importe d’examiner le solde résiduel. S’il est négatif, le producteur doit comprendre que son exploitation s’appauvrit. Des rendements trop faibles au champ et à l’étable? Des coûts de production trop élevés? Ensuite, quelles sont les causes de cet appauvrissement?
Revoir ses façons de faire.
Des problèmes récurrents de rentabilité indiquent que l’entreprise n’a pas la bonne recette. « Des producteurs croient qu’ils manquent de revenus et qu’il faut produire plus de lait, mais ils doivent plutôt diminuer leurs dépenses », mentionne Caroline Collard. Marie-Claude Bourgault affirme que certaines exploitations doivent changer leur façon de prendre des décisions. Par exemple, des fermes ont des taux de réforme de 35 à
40 %. « Ils élèvent trop de taures, mais ne calculent pas que chacune d’entre elles mange six tonnes [d’aliments] et coûte 2 500 $ à élever », indique Marie-Claude Bourgault, soulignant que les vaches payantes sont celles qui demeurent plusieurs années en production.
Couper dans le gras.
« Un producteur qui paye 25 000 $ d’assurance vie, c’est trop! Et si le montant des comptes à payer est considérable, il vaut mieux contracter un prêt que de continuer à payer de 18 à 24 % d’intérêt », cite en exemple Marie-Claude Bourgault. « Les agriculteurs qui sont trop gentils avec leurs fournisseurs payent souvent plus cher. J’en connais un qui demande trois prix pour tous les achats de plus de 10 000 $ et son pourcentage de dépenses est très bas », mentionne Caroline Collard. Valérie Grenier conseille qu’« au lieu de regarder la facture des suppléments alimentaires augmenter, il est préférable de donner aux vaches plus de fourrages et de meilleure qualité ».
Investir où ça compte.
Certains investissements sont extrêmement rentables, d’autres pas. « Un producteur achète un tracteur qui va plus vite sur la route pour économiser du temps, mais il aurait gagné près de deux heures par jour s’il avait plutôt investi dans l’achat de quatre trayeuses supplémentaires tout en grossissant le diamètre de son pipeline à lait », expose Marie-Claude Bourgault. Valérie Grenier confirme que certains agriculteurs perdent beaucoup de temps lors du train en raison de la mauvaise condition de l’équipement ou d’une logistique peu productive. Elle ajoute que le syndrome du voisin gonflable est important en production laitière. Investir dans une étable neuve pour solutionner des problèmes de régie n’entraîne pas nécessairement un retour positif sur l’investissement.
Mettre son orgueil de côté.
« Les producteurs qui admettent être responsables de leur situation et qui acceptent de changer leurs habitudes peuvent vraiment s’en sortir, croit Susan Fleury. Mais il faut le vouloir. » L’inverse est aussi vrai. « Certains mettent tous leurs problèmes de rentabilité sur le dos de la baisse du prix du lait, mais je regrette, ça n’explique qu’une partie de la situation. L’autre partie, ce sont les mauvaises décisions. Il y a des gens qui ont de la difficulté à le reconnaître et à changer », mentionne Caroline Collard. La solution, selon elle, consiste à avoir l’humilité de demander de l’aide à un bon producteur ou à un conseiller et de suivre ses recommandations.
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