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Montréal est la plaque tournante de l’intelligence artificielle. Si vous pensez que cette technologie mettra du temps à arriver dans les fermes du Québec, détrompez-vous, elle y est déjà! Et dans 10 ans, toutes les exploitations en seront équipées. Tour d’horizon des développements actuels.
L’intelligence artificielle (IA) est bel et bien arrivée dans les fermes du Québec. Même si elle n’est pas encore exploitée à son plein potentiel, la technologie permet aujourd’hui, grâce aux données historiques amassées, d’optimiser les tâches des agriculteurs et de prédire les rendements en temps réel. De plus, à moyen terme, elle pourra les conseiller dans la prise de décisions.
Apprentissage
Des algorithmes d’apprentissage sont actuellement à l’essai dans les fermes avicoles d’Exceldor. Grâce aux données de consommation de moulée, ils prédisent le jour et l’heure où les animaux atteindront le poids idéal sur un horizon de deux semaines. La précision est d’au moins 90 %, selon la chef des ventes et du marketing chez Intelia, Caroline Forest. Gage de succès, le projet pilote d’Exceldor a été prolongé et sera étendu à d’autres fermes avicoles affiliées au transformateur en février.
Se le permettre
Les coûts d’implantation de ces technologies varient considérablement d’une application à l’autre. « Un petit producteur pourra se les permettre s’il est conscient qu’il doit s’équiper », indique Mme Forest. Dans la volaille, le coût de mise en place se situe entre 5 000 et 10 000 $, en plus d’un coût forfaitaire mensuel.
Dans le domaine porcin, Conception Ro-Main a développé différents systèmes, dont l’un est capable de prédire le moment optimal d’insémination des truies. On explique avoir ainsi observé une diminution des doses de semences administrées, ce qui a entraîné une réduction du temps de travail des employés et une amélioration de la génétique du troupeau. En considérant seulement les économies réalisées sur les semences, le retour sur investissement d’une exploitation de 800 truies, en bande aux quatre semaines, est évalué à trois ans. Par souci de compétitivité, le président-directeur général Serge Labrecque ne dévoile pas le nombre de fermes québécoises qui utilisent cette technologie d’une valeur de 20 000 $.
Chez les maraîchers, le procédé de reconnaissance faciale pourrait être intégré aux robots désherbeurs, afin d’aider au dépistage des ravageurs et des maladies tout en réduisant la masse salariale de l’entreprise. Ce projet de recherche du Consortium Prisme est encore embryonnaire, mais s’il obtenait le financement nécessaire, il serait mis à l’essai chez 40 producteurs maraîchers de la Montérégie.
Un horizon de 10 ans
Producteurs, équipementiers et chercheurs s’entendent pour dire que l’IA sera utilisée dans toutes les fermes dans un horizon de 3 à 10 ans. Fait intéressant : les précurseurs affirment qu’il n’est pas nécessaire de s’équiper davantage en robots, en caméras ou en capteurs s’ils sont présents à la ferme, car la plupart des outils ou plateformes s’intègrent aux systèmes déjà en place.
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