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SAINT-LÉONARD-DE-PORTNEUF — Porc Héden, dont le nom a été choisi par Denis Langlois et sa conjointe de l’époque, Hélène Piché, a toujours représenté beaucoup plus qu’un assemblage formé des premières lettres de deux prénoms. L’éden, c’est aussi le paradis, un mode de vie en harmonie avec les aspirations du fondateur et un état d’esprit qui se perpétue par l’entremise de Mathieu, le fils de celui-ci.
L’aventure s’est amorcée il y a près de 40 ans. Quelques années de travail dans le secteur de la construction et à l’emploi d’une papeterie n’ont fait qu’affermir le désir de Denis Langlois de s’établir en agriculture. Son rêve s’est construit par étapes avec l’acquisition des 18 truies de son père, puis l’achat des bâtisses et du fonds de terre à Saint-Léonard-de-Portneuf.
Denis Langlois a vécu son enfance à la ferme. Il était prévu qu’il entre à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière en 1977, mais son père était malade. « J’ai dû prendre une décision : partir étudier ou garder la ferme. J’ai décidé de rester tout en suivant des cours par correspondance. Jusqu’à ce que le cheptel compte 100 truies, en 1987, il a toutefois fallu que je continue à travailler à l’extérieur, » relate le producteur porcin.
Le parcours de son fils Mathieu, associé avec lui dans Porc Héden depuis une dizaine d’années, a été bien différent. Ce dernier a pu obtenir son diplôme en gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) et n’a jamais eu à cumuler deux emplois. Il partage néanmoins la même passion que son père. « Je me souviens, raconte Mathieu, qu’à l’âge de cinq ou six ans, j’avais demandé à Noël un panneau pour manœuvrer les cochons! »
Le petit boss
De la fratrie Langlois-Piché, seul Mathieu assure la relève. Pascale est pharmacienne, Émilie, technicienne en radio-oncologie, et Alexandra, étudiante en biochimie. « Mes filles aimaient venir à la porcherie, se rappelle Denis Langlois, mais elles ont fait un autre choix de carrière. Ma conjointe actuelle, Marie-Pierre Beaupré, et celle de Mathieu, Josée Bouchard, participent aux travaux de la ferme selon leurs disponibilités », ajoute-t-il.
Le succès de Porc Héden a longtemps reposé sur les qualités d’entrepreneur de Denis Langlois puisqu’il devait « s’organiser pour s’occuper de la ferme avec une aide limitée ». Aujourd’hui, le souci du détail, le positivisme et le leadership de son fils constituent les clés de l’avenir.
« La vision est développée à deux et je vise toujours plus haut. Très jeune, un employé m’appelait déjà le petit boss », révèle Mathieu.
Donner et recevoir Denis Langlois a mené sa vie « en fonction des opportunités » qui s’offraient à lui pour faire croître l’entreprise. Il a aussi pris soin de ne pas négliger ses contacts sociaux. Maire de Saint-Léonard-de-Portneuf, il a aussi été préfet dans Portneuf. « Les journées à la ferme se déroulent souvent en solitaire. Je me suis donc impliqué auprès de la communauté et j’ai reçu autant que j’ai donné. Tout ça ne serait pas arrivé sans mon engagement préalable à l’Union des producteurs agricoles (UPA). » Pour sa part, Mathieu accepte volontiers les invitations qui l’amènent à parler d’agriculture. Il a par exemple été accueilli dans la classe où enseigne sa conjointe Josée, que fréquente leur fils de cinq ans, William. |