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Le marché des petits veaux laitiers démarre difficilement l’année alors que les prix sont passés sous la barre de 1 $/lb vif, un creux depuis 2013.
L’automne et l’hiver se caractérisent habituellement par des prix inférieurs à ceux du reste de l’année. « C’est une tendance normale, mais jamais aussi forte », soutient Fabien Fontaine, le principal acheteur de petits veaux laitiers de la province. Depuis l’automne, les cours peinent à dépasser 1 $/lb vif. Et depuis janvier, ils sont passés sous la barre de 1 $.
À l’occasion du Salon de l’agriculture, la semaine dernière, le président de Délimax, entreprise spécialisée dans l’élevage et la transformation de veaux lourds, a recueilli son lot de commentaires de la part de producteurs de lait, mécontents des prix reçus pour leurs animaux.
De l’avis de l’homme d’affaires, tous les astres sont alignés pour que le marché soit en déclin. Tout d’abord, depuis le 31 décembre, le logement individuel des veaux est interdit. Conséquemment, environ 10 % des étables sont actuellement vides, faute d’avoir l’équipement nécessaire au logement collectif. Ce retard représente quelque 3 500 places-veaux. D’autres entreprises ont carrément quitté la production. M. Fontaine estime cette proportion à quelque 20 %.
L’acheteur remarque aussi une diminution de la qualité des petits veaux laitiers. Comme si ce n’était pas suffisant, l’offre d’animaux dans les encans se situe légèrement au-dessus de la normale pour la saison. Fabien Fontaine croit qu’il s’agit d’un contexte inédit et passager. « On a besoin des veaux », assure-t-il.
Multifactoriel
Il existe plusieurs causes à la conjoncture, mais le déséquilibre entre l’offre et la demande en constitue la principale, confirme le président des Producteurs de bovins du Québec (PBQ), Claude Viel. Plus que les bas prix, ce qui fâche davantage les éleveurs, c’est le fait que certains de leurs veaux ne trouvent tout simplement pas preneur à l’encan, témoigne le dirigeant. « Il y a des producteurs qui reçoivent des factures plutôt que des chèques », illustre-t-il.
Quant à la qualité, M. Viel rappelle que les agences de vente concernées (veaux de grain, veaux de lait, bovins de réforme et veaux laitiers) y travaillent depuis plusieurs années. « Je dis souvent aux producteurs : Le veau que tu amènes à l’encan, l’achèterais-tu? »
Depuis la fin de l’assurance stabilisation des revenus agricoles dans le secteur du veau de lait, les éleveurs sont plus prudents dans l’achat de leur matière première, note aussi le dirigeant. De même, en période de surplus, les acheteurs choisissent les animaux de meilleure qualité. Les difficultés du secteur des petits veaux laitiers s’inscrivent dans un contexte de marché de la viande peu vigoureux, ajoute le président des PBQ.