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En démarches depuis six ans pour d’obtenir l’autorisation des instances gouvernementales d’augmenter la taille de sa ferme, le producteur laitier Yves Roux vient d’apprendre aujourd’hui que le provincial lui permet de procéder à son projet d’agrandissement.
Le gouvernement a publié un décret administratif à cet effet dans la Gazette officielle du Québec du 9 janvier 2019. D’après M. Roux, la Ferme Roulante deviendra ainsi l’entreprise agricole qui abritera le plus grand nombre de vaches sous un même toit.
Les travaux de construction et d’agrandissement seront terminés dans quelques mois. « On a demandé un permis pour traire jusqu’à 1 400 vaches sur un même site. Il a fallu faire une étude d’impact environnemental [pour l’obtenir]. Ç’a été long, six ans et demi, mais là, c’est fait, enfin! Ça va ouvrir la porte à une nouvelle exploitation », commente le copropriétaire de la ferme située à Tingwick, au Centre-du-Québec.
200 000 $ en frais
En entrevue téléphonique avec La Terre, Yves Roux et son fils Maxime mentionnent que les démarches menant à l’obtention des autorisations environnementales ont été très coûteuses, nécessitant un déboursé d’environ 200 000 $ en honoraires professionnels et autres. Par exemple, ils ont dû embaucher un professionnel pour produire un avis archéologique de 20 pages exigé par le gouvernement.
Suzelle Barrington, l’ingénieure responsable du dossier pour la firme Consumaj, affirme que la réalisation de l’étude d’impact environnemental a nécessité un travail titanesque où il a fallu documenter tous les impacts engendrés par la ferme sur l’air, le sol, l’eau, les transports, l’énergie, et ce, en envoyant des copies de chaque évaluation à 18 organismes différents, dont la MRC, le ministère de l’Environnement, le ministère des Transports, etc.
« Tout ça a pris beaucoup de temps et de patience. Même si les gens du ministère étaient collaborateurs, les questions n’étaient pas toujours claires. Il a fallu préciser et repréciser les réponses », commente Mme Barrington. Fait intéressant, elle dit que la Ferme Roulante émettra, par vache, entre 20 et 25 % moins de gaz à effet de serre que la ferme laitière moyenne québécoise et 30 % moins de phosphore et d’azote dans les déjections des animaux, en raison de l’efficacité supérieure du troupeau dans les nouvelles installations.
Des conditions à respecter pendant 15 ans Le gouvernement du Québec permet l’agrandissement de la Ferme Roulante, mais émet certaines conditions. Par exemple, les propriétaires devront mettre en place un programme de traitement des plaintes. Pendant les 15 prochaines années, toute plainte devra être documentée, traitée et enregistrée. Ils devront également tenir un registre annuel portant sur les deux grandes sources de camionnage de l’entreprise, soit les activités liées aux récoltes et à l’épandage en indiquant, pendant la même période, le nombre et le motif des déplacements ainsi que les trajets empruntés. La Ferme Roulante devra aussi réaliser des activités d’information et de consultation auprès de la population tous les cinq ans et élaborer et effectuer un bilan de la conservation des bandes riveraines. D’autres conditions s’ajoutent à cette liste. |