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Les revenus n’augmenteront pas, mais le montant des dépenses devrait s’accroître en 2019, ce qui entraînera une diminution des marges de profit pour de nombreuses fermes québécoises des secteurs laitier et de grandes cultures notamment, prévoit Jean-Philippe Gervais. L’économiste en chef de Financement agricole Canada appréhende des hausses pour quatre postes de dépenses importants.
Fertilisants. « Il y a des pressions environnementales à l’international qui commencent à avoir une incidence à la baisse sur la capacité de production de fertilisants en Chine et en Inde. L’impact se fera ressentir sur le prix des fertilisants vendus en Amérique du Nord », explique M. Gervais.
Salaires. La rareté de la main-d’œuvre n’est pas une situation nouvelle, mais M. Gervais s’attend à des augmentations de salaire plus marquées en 2019 comparativement aux dernières années. « Ces hausses de salaire devraient créer de la pression sur les entreprises », assure-t-il.
Taux d’intérêt. Le taux directeur a été relevé à cinq reprises par la Banque du Canada depuis la moitié de 2017, passant de 0,50 % à 1,75 %. Jean-Philippe Gervais anticipe au moins une autre hausse en 2019. Le poste de dépenses associé au service de la dette grugera les profits au prorata du taux d’endettement des exploitations.
Prix du diesel. Le prix du pétrole ne devrait globalement pas augmenter en 2019, estime Jean-Philippe Gervais. Il précise cependant que celui du diesel devrait spécifiquement s’apprécier en raison d’un changement de standards environnementaux dans le transport maritime. En effet, les grands navires fonctionnent au mazout lourd, peu raffiné et aux émanations plus toxiques. Or, à compter du 1er janvier 2020, la teneur en soufre autorisée dans tous les carburants marins utilisés à l’échelle mondiale passera de 3,5 % à 0,5 %. Ce changement créera une demande accrue pour du carburant plus raffiné semblable à celui employé en agriculture, ce qui fera augmenter le prix de ce dernier, estime M. Gervais.
Que faire avec les taux qui montent? La hausse du taux directeur de la Banque du Canada de 1,25 % depuis la moitié de 2017 devrait, selon les experts interrogés par La Terre, être majorée de 0,25 % en 2019 pour atteindre 2 %. Ce type d’augmentation fait sourciller les agriculteurs, surtout ceux qui ont une dette élevée. « Jusqu’à récemment, les producteurs avaient adopté la stratégie d’opter pour du court terme, mais avec la hausse des taux qu’on observe, ça ne sera plus ça », affirme Patrick Lemelin, de la Banque Nationale. Il recommande, tout comme Vincent Giard de Financement agricole Canada, de diversifier le risque en effectuant une balance de la durée des emprunts, c’est-à-dire en fixant une portion à long terme et une autre à court terme. |
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