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Que nous réserve 2019 en matière d’investissements à la ferme? La Terre présente les tendances anticipées par quatre experts des principales institutions financières impliquées dans le financement agricole au Québec.
Banque Nationale
L’expert : Patrick Lemelin, vice-président du service aux entreprises en agriculture pour le Canada
Ce qu’il entrevoit : Beaucoup d’effervescence dans le secteur avicole. L’ouverture des transactions de quotas aidera à lancer de nombreux projets de construction et de consolidation;
Encore de l’appétit pour des investissements en acériculture;
Un niveau d’investissement similaire à celui de l’an dernier dans le secteur laitier. « On prévoyait une diminution, mais en réalité, il y a encore beaucoup de projets », précise-t-il;
Une année plus tranquille en grandes cultures. « Avec le prix élevé des terres et les taux d’intérêt qui montent, on sent qu’il y aura moins de projets dans ce secteur », analyse M. Lemelin;
Une situation de statu quo pour les maraîchers, où certains poursuivront les achats de terres et les investissements en transformation et en commercialisation;
Un niveau d’activité modéré dans le secteur du porc. Les intégrateurs lanceront des projets en 2019 pour répondre à la forte demande des abattoirs, mais la situation plus difficile des producteurs indépendants fera en sorte que la part de l’investissement global demeurera peu élevée;
Un niveau d’activité très modeste dans le secteur du bœuf.
Financement agricole Canada (FAC)
L’expert : Vincent Giard, vice-président aux opérations agricoles pour le Québec
Ce qu’il entrevoit : Une hausse des investissements dans le secteur de la volaille. La croissance de la demande de viande blanche et d’œufs, favorisée par les minorités ethniques, générera plusieurs projets de construction et d’expansion;
L’élan des investissements se poursuivra chez les acériculteurs afin d’augmenter leur capacité de production et d’améliorer l’efficacité de leurs activités;
Un léger ralentissement dans le secteur laitier après la vague d’investissements des deux dernières années;
Des achats de terres plus au ralenti en grandes cultures. « Le gros des augmentations du prix des terres est probablement derrière nous », dit-il, ajoutant que l’écart n’a jamais été aussi grand entre la valeur agronomique d’une terre et le prix demandé, ce qui, additionné à la hausse des taux d’intérêt, refroidit plusieurs acheteurs;
L’argent « s’est déplacé dans le porc alors que le prix a diminué pour le porc vivant [des producteurs] et qu’il a augmenté pour la carcasse [vendue par les transformateurs] », analyse M. Giard. « Les agriculteurs attendent un signal fort du marché et un système de partage des risques avant d’investir », souligne-t-il.
Fédération des caisses Desjardins
L’experte : Marjolaine Carrier, analyste des marchés agricoles
Ce qu’elle entrevoit : Une cadence d’investissement qui pourrait être plus faible dans certains secteurs, dont le lait. « Il y a un peu de brouillard créé par les accords internationaux qui changent la perception des producteurs. Certains voudraient retarder leurs projets ou les modifier », constate-t-elle;
Encore plus de consolidations. Dans chaque secteur, il y aura cependant des agriculteurs qui investiront. La consolidation des entreprises demeurera selon elle la tendance de fond, ce qui générera des projets.
Banque Royale
L’experte : Manon Théorêt, vice-présidente du service d’agriculture pour le Québec
Ce qu’elle entrevoit : Les demandes de prêts ne diminueront pas en 2019;
L’année sera marquante en matière de transferts d’entreprises. Un grand nombre de fermes changeront de mains dans les trois prochaines années. Les producteurs qui ont plus de difficulté à rendre leur exploitation rentable et ceux qui ne comptent pas sur une relève solide la vendront à ceux qui sont en mode acquisition. « Ce n’est que le début d’une roue qui va aller plus vite », assure-t-elle;
Bon nombre d’entreprises demanderont du financement additionnel pour développer une première transformation à la ferme, adopter la régie biologique ou s’adapter aux normes de bien-être animal. La main-d’œuvre exigera également plus de liquidités chez certains. « Les agriculteurs doivent penser différemment et les banquiers aussi », dit-elle;
La ferme d’hier n’est pas celle de demain. Il y avait des secteurs où c’était plus facile, mais ce sera de moins en moins vrai. Il faudra bien gérer ses dépenses, être efficace et produire de la qualité.
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