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LA MALBAIE — Le père du Veau de Charlevoix, Jean-Robert Audet, s’apprête à lancer un nouveau projet. Il élèvera désormais entre 400 et 500 veaux chaque année qu’il écoulera presque exclusivement sur place pour avoir un contact privilégié avec la clientèle.
Jean-Robert Audet en convient, le deuil du Veau de Charlevoix aura été difficile. Rappelons qu’en 2014, il avait dû mettre sa ferme sous la protection de la Loi sur la faillite. Écolait, puis Délimax avaient ensuite repris tour à tour la marque, sans que les projets de relance n’aboutissent.
M. Audet n’a pour sa part jamais cessé de produire du veau. L’agriculteur, qui a déjà élevé des milliers de bêtes, souhaite désormais se concentrer sur un élevage artisanal. Il y travaillera avec son fils Mathieu et un ou deux employés, sans plus. Alors que son projet « à hauteur d’hommes » se dessinait, il a tenté de récupérer sa marque, mais a dû y renoncer devant le prix demandé.
« Le modèle d’affaires est complètement différent de ce qu’on faisait avant. J’avais tout : les boutiques, l’abattoir, la vente en épicerie, mais il me manquait quelque chose d’assez important, un endroit où les gens pouvaient venir nous rencontrer et acheter nos produits. Cette fois-ci, on part de ça », explique l’agriculteur. La demande de permis de vente au détail est faite. Les travaux pour rénover l’un des bâtiments de la ferme pour en faire un comptoir d’accueil avec une modeste cuisine de transformation vont bon train. « Mon but est de vendre mes produits aux clients et aux restaurateurs, sur le Web et à la boutique. Je n’en vendrai pas ailleurs. On mise sur la tendance localivore, car les consommateurs veulent savoir d’où proviennent leurs aliments. On leur dit de venir nous voir, de venir voir comment on travaille. On va organiser des visites de l’entreprise. »
Jean-Robert Audet est persuadé qu’il y a un marché pour des produits de qualité. En plus de la viande fraîche, M. Audet effectuera de la transformation sur place. Le boudin, les saucisses et les charcuteries sont quelques-uns des aliments qu’il entend offrir.
La démarche pour obtenir la certification Certifié Terroir Charlevoix est d’ailleurs en cours. La moitié des grains et tous les fourrages consommés par les veaux devront être d’origine locale. Ils seront nourris au blé, à l’orge et à l’avoine pour « un goût distinctif », selon l’agriculteur qui a mis tout son savoir-faire dans le développement de la méthode d’élevage.
La Ferme Jean-Robert Audet deviendra aussi une halte de la Route des Saveurs. « C’est un beau modèle et c’est ce que les gens aiment. On ne veut pas que l’entreprise devienne une multinationale. »
Le sexagénaire a encore de l’énergie à revendre. « Pour moi, c’est une suite logique. Mon fils est impliqué et sa conjointe s’y intéresse. Je vais faire quelques années et ce sera leur tour », conclut ce passionné d’agriculture, bien heureux de réintégrer la grande famille du terroir charlevoisien.