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DRUMMONDVILLE — Les éleveurs laitiers caprins demandent qu’Agropur s’engage à acheter au minimum 2,25 millions de litres en 2019, soit les mêmes volumes qu’en 2018. Sinon, des fermes disparaîtront d’ici l’arrivée de nouveaux acheteurs sur le marché en 2020.
C’est par voie de résolution adoptée à l’unanimité que les éleveurs réunis en grand nombre en assemblée générale extraordinaire le 13 décembre ont fait cette demande à la coopérative laitière. Les éleveurs sont dans l’incertitude depuis septembre alors qu’Agropur annonçait la fermeture de son usine de Saint-Damase et le non-renouvellement des contrats d’approvisionnement en avril 2019.
« On s’était dit qu’une des stratégies était peut-être de répartir les volumes [restants] à l’ensemble des producteurs, mais on est arrivés à la conclusion que c’était une mauvaise idée », a indiqué le président des Producteurs de lait de chèvre du Québec (PLCQ), Christian Dubé. Une opération non viable qui retrancherait 25 % des volumes à l’ensemble des éleveurs. « La problématique n’est pas sur le dos des producteurs, mais elle est la responsabilité d’Agropur, parce que c’est elle qui a pris cette décision », explique M. Dubé.
Nouveaux acheteurs en 2020
En 2020, d’autres joueurs arriveront sur le marché. Des discussions sont en cours entre les Producteurs et la chinoise Feihe qui aura besoin de 40 000 litres de lait pour démarrer la production de sa nouvelle usine ontarienne. Le groupe français Bel Canada, qui sous-traite la fabrication des fromages Boursin et Babybel au Québec, a aussi approché les éleveurs. Le groupe aimerait produire un fromage de chèvre à pâte ferme dans une nouvelle usine à construire à Sorel et dont le démarrage est également prévu en 2020. Cet automne, les PLCQ ont multiplié les rencontres avec les différents acheteurs, mais aussi avec l’Ontario Dairy Goat Cooperative. Cette dernière souhaite partager de l’information sur les prix, les coûts de production et les conditions de marché entre les deux provinces.
Projet d’agence de vente D’après les Producteurs de lait de chèvre du Québec, les acheteurs sont presque unanimes : ils souhaitent s’adresser à un seul interlocuteur quand il est question de gérer les approvisionnements. Les éleveurs ont mandaté leur organisation par le biais de l’adoption d’une seconde résolution, qui demande de mettre en place une agence de vente dans le secteur de lait de chèvre, et dont les activités démarreraient en 2020. Elle gérerait les volumes, le transport et la livraison, la facturation et le paiement, et s’assurerait de la gestion de la qualité du lait. Un comité de travail sera formé pour l’élaboration du projet. Des producteurs-transporteurs ont souhaité amender la résolution pour s’inclure dans ce comité de travail. Or, le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, a rappelé qu’une agence de vente était créée pour les producteurs et a suggéré que les mandataires soient plutôt consultés. Lors d’un premier vote secret, l’amendement a été rejeté et à la suite du second, la résolution a été adoptée à la majorité. |