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MAURICIE — Les plus récentes données démontrent que le quart des 1 000 entreprises de la Mauricie disparaîtront dans un horizon de 5 à 10 ans.
C’est le conseiller en établissement agricole à la direction du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en Mauricie, Pascal Cyr, qui a décrit le caractère critique de la situation en rappelant que 53 % des producteurs de la région ont 55 ans et plus et que, dans 70 % des cas, il n’y a aucune relève.
« Notre stratégie pour corriger la situation n’a pas donné des résultats à la hauteur de nos attentes; il faut donc la revoir », a expliqué le conseiller en développement agricole et rural au centre local de développement (CLD) de Maskinongé, Benoit Curé, au cours de sa conférence.
Ces deux conférenciers ont rappelé quelques-unes des initiatives lancées dans d’autres régions pour attirer les jeunes familles en milieu rural, comme le Parc agro-villageois de Saint-Camille en Estrie, le projet Éco-Territoire 21 de Longueuil ou la banque de terres de Brome-Missisquoi.
Cette dernière initiative a d’ailleurs inspiré le Groupe de réflexion sur la relève agricole mis en place en Mauricie au cours de l’année, qui en propose une variante dont les grandes lignes ont été présentées par M. Curé à l’occasion du colloque. « Nous envisageons la création d’une banque de terres pour des projets de développement doublée d’un incubateur, pas une structure physique, mais un centre de ressources pour accompagner les producteurs-entrepreneurs. » « Nous voulons avoir plus à offrir pour présenter une plus grande attractivité », a-t-il expliqué par la suite à La Terre de chez nous en région.
Jumelé à cette initiative, la création d’un poste « d’agent des cédants » dont le mandat serait double : premièrement, déterminer quelles sont les entreprises sans relève ainsi que les attentes et besoins de leur propriétaire; deuxièmement, accompagner ces derniers dans la recherche et l’application de solutions. « Ce qui fait notre force, c’est la collaboration de tous les partenaires impliqués; tout le monde travaille ensemble », ajoute M. Curé en louant l’ouverture d’esprit des partenaires tant au niveau politique que parmi les fonctionnaires et partenaires dans le développement régional.
Dans sa présentation, l’agroéconomiste Emmanuelle Choquette, de Papilles consultation, a exhorté les participants à faire preuve d’une grande ouverture d’esprit relativement aux projets qui paraissent marginaux. « Il y a des entrepreneurs, des rêveurs un peu flyés qui arrivent avec des projets hors normes qui ont pourtant beaucoup de potentiel parce qu’ils se situent dans un créneau inexploité. Ces entreprises dans des productions différentes, émergentes, peuvent devenir des locomotives et même permettre de développer un produit d’appel. »
Mme Choquette a expliqué aux élus et agents de développement qu’ils ont le devoir d’apprendre à déceler ces occasions, à accompagner et soutenir ces entrepreneurs visionnaires, jeunes et moins jeunes. Parce que, flyés ou non, ils peuvent grandement contribuer au développement régional.