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Il est 4 h 40 du matin. Les enfants dorment paisiblement, mon chum est parti à la boucherie. Il y a une petite neige qui tombe et le chien sur le bord de la porte-patio me regarde, l’air de dire : « Mais qu’est-ce que tu fais là? Va donc te coucher! » Je ne suis plus capable de dormir; j’ai la tête pleine. Dans moins d’un mois, c’est Noël. Évidemment, je ne suis pas prête et cette année, je ne le serai probablement pas encore, car on vient d’ouvrir une boutique éphémère au centre-ville de Rouyn, en plus de notre boucherie et de la ferme. Le temps me manque, mais c’est pas grave. Je suis en santé, mon chum et les filles aussi. Je réalise depuis quelques jours combien nous sommes chanceux.
Vous savez, quand on se lance en affaires, on rencontre des gens merveilleux qui croient en notre projet autant que nous et qui en deviennent les ambassadeurs. Sylvain et moi avons eu la chance d’avoir des gens formidables autour de nous pour acheter l’abattoir et la boucherie. N’imaginez pas que ç’a été facile, mais nous avons fait nos devoirs et nous avons écouté les gens qui croyaient en nous et en notre projet. Parmi ces personnes, il y a en a une qui s’est démarquée : Mireille Reeves, du Centre local de développement de Rouyn. Elle a cru en nous et au projet immédiatement. Fait cocasse, la première fois qu’on la rencontre, elle me dit sans détour : « Wow! Il a de beaux yeux ton chum. » J’éclate de rire. On va bien s’entendre, on a les mêmes goûts! C’est le début d’une collaboration et d’une belle relation. Vous savez, dans le parcours d’entrepreneurs, on rencontre toutes sortes de personnes, des bonnes, des moins bonnes, des positives, des négatives, celles qui nous permettent de nous améliorer. Mireille fait partie de ces gens qui nous poussent à nous améliorer, à toujours donner notre maximum. On ne veut pas la décevoir. Au fil du temps, je pense que c’est plus qu’une relation professionnelle qui s’est installée; c’est aussi quelque chose proche de l’amitié. Elle m’a vue pleurer parce que j’étais découragée, que j’avais peur, que j’étais fatiguée. Elle est même venue se bercer dans le gazebo par une belle journée d’été, car j’étais vraiment découragée; les chiffres n’étaient pas comme on aurait voulu. Elle a pris le temps de tout décortiquer avec moi, de mettre le tout en perspective. Si vous saviez l’énergie qu’elle nous insuffle.
Mais depuis deux semaines, Mireille n’est plus à Rouyn. Elle se bat pour sa santé à Montréal. Au moment d’écrire ces lignes, je crois que ça va bien, elle répond bien aux traitements. Elle nous tient informés par un groupe Messenger qu’elle a créé. C’est encore une autre leçon qu’elle me donne. Dans l’adversité, elle sait voir la vie en couleurs. Elle écrit tous les jours pour donner l’heure juste sur son état. On la sent rire à travers ses propos, ses commentaires et ses photos. Donc, si elle est heureuse et de bonne humeur malgré la maladie, je suis qui, moi, pour me plaindre de mes petits bobos, de mon manque de temps, des saletés sur le plancher ou des filles qui ne veulent pas se coucher?
Merci, Mireille! On a bien hâte que tu sois de retour à Rouyn.
Christel Groulx, Agrimom