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DRUMMONDVILLE — La mise en marché du sirop d’érable et la logistique de livraison se compliqueront d’un cran le printemps prochain à cause de la norme californienne sur le plomb.
« On va créer deux piles », a résumé Simon Trépanier, directeur de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, lors de l’assemblée semi-annuelle du 8 novembre à Drummondville. La première regroupera le sirop non conforme à la norme et la deuxième, celui des acériculteurs qui auront signé l’attestation indiquant qu’ils ont pris les moyens nécessaires pour que leur équipement ne contienne pas de plomb. Et le prix sera vraisemblablement différent.
Ce scénario inquiète l’acériculteur Roberto Landry, du Bas-Saint-Laurent. « Les producteurs qui auront du sirop non conforme et dont l’acheteur ne voudra pas vont l’envoyer à la Fédération. Vous allez faire quoi avec la pile qui va grossir? demande-t-il. On va arriver face à un mur; il faut prendre une décision. » Il juge que la différence de prix risque aussi de créer des tensions. Lui-même a investi 30 000 $ pour rendre son érablière conforme aux normes et il ne veut pas assumer des frais engendrés par les acériculteurs qui ne l’ont pas fait.
Des négociations sur le prix
Le président du Conseil de l’industrie de l’érable, Sylvain Lalli, a affirmé à La Terre que des négociations sont présentement en cours avec la Fédération et qu’effectivement, elles pourraient mener à un prix différent pour le sirop conforme à la norme californienne. Il n’a pas voulu préciser si celui-ci sera payé plus cher ou si l’on offrira un prix moindre pour celui qui est non conforme. À l’assemblée, des producteurs ont suggéré de mettre fin à cette saga en cessant simplement de vendre du sirop à la Californie. Un scénario écarté par le représentant des acheteurs puisque des clients établis ailleurs dans le monde démontrent aussi de l’intérêt pour un sirop d’érable conforme aux normes sévères sur le plomb, aux dires de Sylvain Lalli. Ce dernier constate toutefois que les acériculteurs ne sont pas tous prêts et que de les inciter à signer une déclaration de conformité dans un tel contexte n’est pas idéal. L’industrie « ne doit pas laisser les producteurs à la merci de cette norme », a-t-il dit à La Terre.
Des pièces neuves… non conformes L’acériculteur Normand Piché a investi 12 000 $ jusqu’à maintenant pour adapter son érablière de 25 000 entailles à la norme sur le plomb de la Californie. Surprise! Il devra recommencer une partie du travail. De fait, 10 valves neuves achetées en 2018 pour remplacer celles en laiton qui étaient susceptibles de contenir du plomb se sont avérées non conformes. C’est après que l’installation eut été complétée que l’inspecteur envoyé par Citadelle, son acheteur de sirop, est arrivé à cette conclusion. « C’est choquant, car ces valves m’ont coûté 500 $ et ont pris une demi-journée à installer », peste-t-il. Selon les dires de M. Piché, son vendeur d’équipement a refusé de le rembourser, affirmant n’avoir jamais indiqué qu’elles étaient conformes. « Disons que c’est assez ordinaire », lance-t-il, en émettant l’hypothèse que d’autres acériculteurs se sont peut-être aussi fait prendre. Un manufacturier a expliqué à La Terre que certaines pièces plaquées en zinc peuvent être non conformes, même si elles ressemblent à de l’acier inoxydable. Il recommande de s’informer auprès des conseillers sur place avant d’acheter. |