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La marche de solidarité réunissant 5 000 personnes à Montréal le 18 novembre a fait du bien au moral des agriculteurs, eux qui se sentent appuyés par les consommateurs comme jamais. Mais des producteurs laitiers ont mentionné à La Terre être fatigués de se battre.
« Je suis allé à la marche dimanche, mais le sentiment que je perçois chez certains agriculteurs, c’est que ça ne donne plus rien. On se bat depuis des années et on a quand même perdu sur le volume et sur le prix. C’est ça qui est dur sur le moral », confie Nicolas Mailloux, un producteur laitier de Granby, ajoutant ne plus croire aux compensations promises. En Montérégie-Ouest, Ana Maria Martin remarque également que les troupes sont épuisées. « On est fatigués. Depuis 2015 qu’on ne lâche pas et qu’on manifeste. Je parle à des gens de mon coin et certains ont décroché. Même de grands militants ne sont pas venus manifester dimanche. Ils disent qu’il fallait le faire avant, plus clairement et plus fortement », explique Mme Martin.
Elle et son conjoint Michel Lord ne s’attendent pas à des miracles au sujet des compensations du gouvernement fédéral. Ils affirment cependant que celles-ci sont cruciales pour la rentabilité de leur ferme. La marche du 18 novembre leur a également permis de voir plusieurs nouveaux alliés, dont des consommateurs. Cela se révèle fort positif, notamment pour « relancer des idées comme l’étiquetage et la réciprocité des normes », mentionne M. Lord.
Nicolas Mailloux abonde dans le même sens, indiquant que les producteurs n’ont « pas scoré souvent » lors des -dernières manifestations. Mais cette fois, l’appui des consommateurs constitue une première victoire, une piste de solution sur laquelle il faut miser, selon lui.
Autres régions, même constat
Le président des Producteurs de lait d’Outaouais-Laurentides, Yvan Bastien, soutient que l’appui de la population est un élément qui change la donne. « Certains agriculteurs se posent des questions et plusieurs ont encore sur le cœur le dernier accord de libre-échange. Mais ils se rendent compte qu’ils ont l’appui des consommateurs, ce qui insuffle un vent d’optimisme. On voit qu’il y a moyen de passer à travers », dit le producteur laitier.
Son confrère Alain Brassard, du Centre-du-Québec, dit qu’il a sondé l’opinion de 300 agriculteurs lors des dernières semaines et que le moral s’améliore. « Les gens sont en mode solution », observe-t-il.
Mario Théberge, producteur laitier et président de la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean confirme que, malheureusement, avec la conjoncture, des fermes laitières éprouvent de réelles difficultés dans sa région, mais il préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. « Je ne promets pas de miracle à mes producteurs, mais on met de la pression sur les politiciens pour obtenir des compensations. Je me dis qu’on a avantage à demeurer optimistes », dit-il.