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Les actionnaires de Monark Eco Fibre dont Claude Lafleur, l’ex-chef de la direction de La Coop fédérée, mettent la clef dans la porte de leur entreprise de transformation et de mise en marché de fibre d’asclépiade. L’aventure n’aura duré qu’un an.
« On s’est aperçus qu’avec les faibles rendements que les producteurs obtiennent réellement, ça ne sera pas viable économiquement. La décision est devenue facile à prendre en regardant les chiffres; il fallait arrêter », a expliqué à La Terre Chafic Zakaria, président de Monark Eco Fibre. Ce dernier n’a pas voulu préciser la somme d’argent que les membres de son groupe perdent, se contentant de répondre : « Assez pour dire que ça fait mal. »
Qualité et volume
Chafic Zakaria jette l’éponge, mais il se dit encore persuadé que la fibre d’asclépiade affiche un potentiel intéressant en raison de ses propriétés isolantes et de sa faible empreinte écologique. Le problème demeure selon lui les rendements agronomiques insuffisants et les mécanismes de récolte peu efficaces. Rien n’indique que cette situation se corrigera à court terme, d’où la décision de fermer l’entreprise. Monark Eco Fibre voulait utiliser la fibre comme isolant pour les manteaux et les sacs de couchage. « Nous avions besoin de volumes pour que ça fonctionne. Pour intéresser plus de producteurs à cultiver l’asclépiade, il fallait leur offrir un revenu à l’hectare comparable à ce qu’on retrouve dans les autres cultures. Ça nous aurait obligés à augmenter de beaucoup les prix pour compenser les faibles rendements, ce qui aurait rendu la fibre non compétitive sur les marchés », résume M. Zakaria.
Tout l’équipement de transformation situé à Granby et les 40 tonnes récoltées sont à vendre. Certains acheteurs se seraient déjà manifestés. Rappelons qu’il y a un an, les Industries Encore 3 avaient déclaré faillite après avoir également tenté de transformer la fibre d’asclépiade.
Les producteurs continuent
La Coopérative Monark regroupe les agriculteurs qui cultivent près de 1 000 hectares d’asclépiade. L’administrateur Jacques Gauthier ne s’en fait pas avec la fermeture du transformateur Monark Eco Fibre. Il estime que d’autres prendront éventuellement la relève. Lui et sa coopérative se concentrent à peaufiner les techniques de récolte afin de pouvoir livrer un produit en excellente condition. Présentement, l’asclépiade est récoltée de différentes façons, soit à la main, mécaniquement, en andains, en balles, etc. Le centre collégial de transfert de technologie Biopterre a été mandaté pour tester des mécanismes de récolte performants.