Élevage 31 octobre 2018

Ultrasons chez le bœuf : bien plus qu’une simple mesure

En production animale, l’utilisation de la technologie aux ultrasons sur l’animal vivant permet une mesure objective et non invasive de certaines caractéristiques de la carcasse.

Chez le bœuf, les images obtenues avec les ultrasons fournissent aux producteurs des informations précieuses sur la mesure de la surface de l’œil de longe, l’épaisseur de gras dorsal, le pourcentage de gras intramusculaire et l’épaisseur de gras au niveau de la croupe. Les résultats obtenus sont aussi utilisés pour calculer des valeurs génétiques, par exemple « l’écart prévu chez la descendance (EPD) »1, utilisé pour comparer le mérite génétique des animaux pour divers caractères.

Un outil très utile

Les données et les valeurs génétiques issues des mesures aux ultrasons peuvent être utiles à l’ensemble de la filière bovine. D’abord, elles permettent à l’éleveur d’animaux de race pure de faire une identification efficace des sujets améliorateurs pour les différents caractères mesurés. Cet outil de sélection appuie donc l’éleveur dans l’atteinte des objectifs d’amélioration génétique de son troupeau, pour les critères reliés à la qualité de la carcasse tels que le rendement en viande maigre ou le persillage. 

Les valeurs génétiques constituent aussi une référence accessible et objective, outillant l’éleveur lors de l’achat de taureaux ou de semence. L’approvisionnement en veaux de qualité représente également un enjeu majeur pour le secteur. Pour ce besoin, les mesures aux ultrasons peuvent aussi permettre aux producteurs de veaux d’embouche de produire des animaux recherchés par les parcs d’engraissement, en plus d’avoir un meilleur contrôle sur l’aptitude bouchère de leurs veaux produits et vendus.

Un besoin de sélection démontré en station

Au cours de l’année 2017, 92 000 bouvillons ont été élevés dans tout le Québec. Le progrès génétique réalisé en amont de la chaîne de production, sur les caractères de la carcasse, représente un bénéfice potentiel bien réel pour les producteurs de bouvillons d’abattage. En effet, ces derniers peuvent obtenir des animaux plus performants en parc d’engraissement, mais aussi plus attrayants pour les abattoirs. Au Québec, les mesures effectuées avec les ultrasons sur les taureaux de race pure évalués dans les centres d’élevage bovin – multisources (stations) révèlent d’importantes variations entre les sujets pour une même race. Par exemple, pour la surface de l’œil de longe ajustée à 365 jours, il est commun d’observer des différences de l’ordre de 15 cm2 entre les taureaux de même race évalués à l’intérieur d’une même épreuve. Ces différences peuvent même atteindre plus de 45 cm2 entre les sujets extrêmes de certaines races. Ces résultats démontrent qu’il y a toujours place à effectuer un bon travail de sélection afin que tous, au sein de la filière bovine, puissent tirer le meilleur parti de leurs investissements et efforts. 

Vidéo sur la prise de mesures aux ultrasons

Vous êtes curieux d’en savoir plus sur les mesures aux ultrasons chez le bœuf? Une vidéo sur le sujet est à votre disposition, expliquant en détail comment s’effectue la prise de mesures. Le témoignage d’un producteur de veaux d’embouche et de bouvillons d’engraissement y est aussi rapporté. 

Cette vidéo est disponible sur le site Internet du Centre de développement du porc du Québec inc. (CDPQ) au http://www.cdpq.ca/recherche-et-developpement/projets-de-recherche/projet-237.aspx. L’équipe du CDPQ a réalisé cet outil dans le cadre du projet Élaboration d’outils de diffusion sur la prise de mesures aux ultrasons chez le bœuf. 

Marie-Pierre Fortier, candidate au Ph. D., responsable de la qualité des viandes, CDPQ 
Germain Blouin, agr., chargé de projets, CDPQ