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Le modèle Pangea suscite de vifs débats depuis sa création par les hommes d’affaires Serge Fortin et Charles Sirois en 2012.
Au Lac-Saint-Jean, l’agriculteur Patrice Garneau encense ce modèle, soulignant que Pangea lui a permis de vivre de l’agriculture. « J’ai acheté une ferme laitière et céréalière [comme relève] non apparentée en 2014. Le coût était trop élevé pour que je puisse me verser un salaire. Le fait d’avoir formé une entreprise de culture avec Pangea me donne la possibilité d’avoir un salaire tout en diminuant mon coût de production à l’hectare », mentionne l’agriculteur, qui avait 33 ans au moment de son association avec Pangea.
Patrice Garneau a accepté d’expliquer à La Terre le mode de fonctionnement du modèle d’affaires dans son cas. D’abord, la ferme laitière et 260 ha de terres lui appartiennent à 100 %. Pangea détient un autre 570 ha. Une troisième compagnie, propriété à 50 % de M. Garneau et à 50 % de Pangea, possède la machinerie. C’est cette entreprise qui loue l’ensemble des terres, les cultive, paie un salaire à M. Garneau et redistribue les profits aux deux actionnaires. « Nous ne sommes pas dans une région à gros rendements, alors on ne se met pas millionnaires avec les activités de culture », nuance M. Garneau. Il sait que le modèle Pangea ne fait pas l’unanimité, mais il estime que l’arrivée de la firme d’investissement dans sa région a « réveillé les gens » et redynamisé la production de grains.
Concurrence déloyale
Plusieurs producteurs déplorent la compétition de Pangea pour l’achat de terres. Le directeur de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et économiste, Charles-Félix Ross, maintient qu’il s’agit de concurrence déloyale. « Pangea bénéficie de fonds provenant des marchés financiers et même d’institutions publiques [Caisse de dépôt et placement du Québec], rappelle-t-il. Des moyens que les producteurs n’ont pas. » Il stipule que Pangea achète des terres à des fins spéculatives et que ce modèle d’entreprise crée moins de richesse en région que les fermes familiales.
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