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Un projet pilote d’identification de produits canadiens pourrait faire des petits.
Agriculture Canada embarque dans la vague de popularité qui gagne l’achat local. Selon une étude pilote menée dans trois épiceries du pays, l’identification des produits d’ici ou transformés au pays a permis de faire grimper les ventes de ces aliments.
Le projet pilote a pour nom « Manger canadien » et le slogan « La qualité est dans notre nature ». Les produits ont été identifiés de différentes manières : des bannières, des affiches, des étalages sur tablette, des circulaires de détail en magasin et des étiquettes affichant le logo d’une feuille d’érable.
Le journal Le Droit a rendu visite à un épicier d’Ottawa qui a participé au projet durant six semaines. Il a vu ses ventes de poitrines de poulet étiquetées de cette manière augmenter de 34 % alors que les fromages ont enregistré des ventes en hausse de 11%. Les clients de l’épicerie ont aussi reconnu dans une marge de 60 % avoir été influencés par la présence du logo. Le commerçant avait lui-même identifié les produits contenant des produits canadiens ou ayant été transformés ici, ce qui représentait de 30 à 40 % de ses produits.
Le projet pilote a été précédé par une étude menée en ligne par Agriculture Canada au printemps 2010 auprès de 1700 personnes. Le coût avait été identifié comme étant le principal facteur dans la décision d’achat des consommateurs, mais leur comportement a prouvé qu’ils étaient davantage influencés par la marque et la mention de l’origine du produit. Un produit à l’effigie de la feuille d’érable a fait monter les ventes de 70 % et ce pourcentage grimpe à 100 % s’il indique qu’il a été fait à partir d’ingrédients de base provenant du Canada.
Chez Aliments du Québec, on voit le projet avec un peu de scepticisme. Le programme Aliments du Québec existe depuis 1996 et est reconnu par 70 % de la population, selon la directrice générale, Marie Beaudry. Les partenaires impliqués dans la marque québécoise avaient été avisés du projet pilote, mais la directrice ne s’inquiète pas outre mesure de l’élargissement du programme canadien. « Selon nous, il est inutile de dédoubler les efforts. Il faudrait plutôt les arrimer avec ce qui est en place et éviter de multiplier les étiquettes et logos qui risquent de confondre le consommateur. »
Mme Beaudry rappelle que le Canada n’a pas encore modifié son projet de loi pour identifier les produits dits canadiens. Aliments du Québec possède base de données mise à jour sur chaque semaine qui identifie les produits pouvant être étiquetés du logo. Elle s’inquiète d’ailleurs de savoir qui sera en charge du projet à l’exemple du commerçant d’Ottawa qui a identifié lui-même les produits canadiens. « Il ne faut pas que ce soit n’importe qui, car il y a une question de crédibilité en jeu. Il y a aussi la question de la marque et les défis que représente l’implantation d’une nouvelle marque ou image. »
Le projet pilote canadien a été mis en place pour améliorer la compétitivité et la croissance de l’industrie de la transformation alimentaire. Il est le résultat des tables rondes menées rondes avec l’industrie de la transformation, organisées en 2009 et 2010 pour cerner les défis que le secteur affronte et identifier les pistes de solutions visant à permettre à l’industrie de se développer et à renforcer sa capacité concurrentielle.
Agriculture Canada dit qu’elle « se servira des leçons retenues de ces projets pilotes pour déterminer la meilleure façon de promouvoir les produits canadiens dans les magasins et pour orienter les activités futures visant à appuyer l’agriculture canadienne ».