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J’habite un village où la pauvreté cogne à 10 sur une échelle où l’amour, lui, pète le 100. Un village où se rendent chaque matin nos enfants dans un vieil autobus jaune plein à craquer tellement il y a de p’tits dans l’4.
Une école dans un village qui nous a vus grandir avec nos coupes de cheveux douteuses et nos chandails qui reviennent à la mode. Des classes dans une école où les grands apprennent leurs verbes et leurs tables, mais où ils y apprennent surtout à prendre soin des autres. Des enfants tricotés serrés, en duo, dans des classes de maternelle, de 4e et de 6e année. Deux par deux, chacun une paire de fesses sur laquelle compter. « Câlins, bisous, sèche tes pleurs, je suis là, à tantôt, ne t’inquiète pas, je ne suis pas loin. » Les journées de nos enfants sont parsemées d’apprentissages de toutes sortes qui font d’eux des petites personnes extraordinaires.
Nos enfants font partie d’une tribu extraordinaire qu’ils alimentent tous les jours en veillant les uns sur les autres. Ils s’aiment sans compter, sans penser s’ils sont frères, sœurs, cousins, cousines parce que, dans l’fond, peu importe. Ils ont le même sang, la même terre d’ancêtres qu’ils ont peu connus, mais dont ils connaissent les histoires des souvenirs laissés par grand–maman Gracia et grand-papa Paul.
Nos enfants appartiennent à une fratrie unique composée de 8 enfants, de 3 à 11 ans, dans le fond du rang 4, entourée des montagnes du 2 et des champs de Papilou et Mamielou. Ces derniers sont les grands-parents de petits-enfants uniques, compétents, empathiques, qui possèdent des qualités dont nous ignorions l’existence à leur âge.
Dans notre campagne éloignée de la ville, nos enfants font ce que des adultes n’auront jamais la chance de faire au cours d’une longue vie. Ils travaillent de leurs mains avec patience à la sueur de leur front, sans avoir peur de l’ouvrage. Tondre la pelouse, garder les petits, élever des poulets, laver les fenêtres, plier le linge, aller chercher les cocos, chauffer le tracteur, dérocher, cuisiner des grilled-cheese, faire boire les veaux, éplucher des patates pour les soirées poutine, couper, corder, décorder, recorder le bois et toutes les tâches diverses qu’offre la campagne afin d’occuper leur temps.
Nos enfants sont beaux, forts, tannants, fiers et fougueux. Ils sont surtout des enfants à temps plein, aussi heureux de jouer ensemble que de se chicaner. Jour après jour, toujours ensemble.
Nos enfants extraordinaires sont ce que nous avons de plus précieux.