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L’utilisation de termes traditionnellement associés à l’élevage pour vendre des produits d’imitation végétale semble devenir tendance au rayon des protéines alimentaires.
Ce débat a débuté avec le lait. « Nous allons voir le même phénomène avec les viandes », affirme JoAnne Labrecque, professeure agrégée au département de marketing des Hautes études commerciales (HEC). Le burger végétarien d’A&W « fait de viande végétale », soutient la chaîne de restaurants, ouvre actuellement la voie. Selon Mme Labrecque, le consommateur moyen ne perçoit pas négativement cet usage du mot viande à la sauce végétale. « Ça simplifie la communication. Les producteurs de bœuf vont devoir s’adapter. Ces produits vont devenir un incontournable au cours des prochaines années », croit la spécialiste du comportement des consommateurs. Au-delà du vocabulaire, les fabricants tentent aussi d’imiter le goût du produit original dans le but de vendre leur copie, remarque la chercheuse.
Trop techno
D’ici quelques années, les solutions de rechange à la viande conventionnelle incluront également les protéines animales développées en laboratoire. Ces nouvelles viandes, qualifiées de « propres » par leurs inventeurs, visent à plaire aux gens inquiets des impacts de l’agriculture sur l’environnement ainsi qu’à ceux qui s’opposent à l’utilisation du bétail pour l’élevage. L’organisation People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) appuie d’ailleurs la production de tissus animaux en laboratoire aux fins de consommation de viande. Cette nouvelle technique soulève néanmoins beaucoup de questions.
Dans un article publié dans le Journal of Applied Philosophy, des chercheurs de l’Université Oxford en ont évalué les considérations éthiques. Ils ont conclu que les avantages de la viande in vitro dépassaient les inconvénients d’ordre éthique. Malgré tout, JoAnne Labrecque ne croit pas que la viande cultivée en laboratoire sera adoptée d’emblée. « Avec toute la perception négative face aux aliments surtransformés et à la surutilisation de la technologie dans l’industrie alimentaire, il y a un certain frein », soutient la professeure.
Cette dernière fait le parallèle avec les denrées issues d’organismes génétiquement modifiés (OGM). « Il y a toujours une barrière, une résistance pour les produits qui frappe l’imaginaire des consommateurs », conclut-elle, en citant l’exemple de la consommation d’insectes.
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