Alimentation 27 septembre 2018

Une division de Labatt achète la Cidrerie Lacroix

Signe que le cidre gagne en popularité, Archibald Microbrasserie – une division de Labatt – a fait l’acquisition de la Cidrerie Lacroix, de Saint-Joseph-du-Lac. Cette alliance annoncée le 25 septembre permettrait de mieux faire découvrir ce produit « méconnu » du grand public québécois.

Cette transaction, dont le montant demeure confidentiel, vise à « pousser plus loin » le cidre, qui « représente un grand potentiel dans le marché du détail », soutient François Nolin, président d’Archibald Microbrasserie.

« Le cidre est sous-développé par rapport à son potentiel, estime Pascal Lacroix, président du Verger Lacroix, situé dans les Laurentides. Si l’on se compare au reste du Canada, on a une grande part du marché à aller chercher. »

Soulignant le caractère méconnu de son nouveau produit, M. Nolin compte déployer des campagnes de publicité afin de le mettre de l’avant dans les restaurants et éventuellement, l’offrir en canettes sur les tablettes des épiceries et des dépanneurs de la province.

La production de la Cidrerie Lacroix se chiffre actuellement à 60 000 litres de cidre par année. Des investissements sont à prévoir afin d’agrandir les installations au cours des prochaines années.

Relève

Dans cette nouvelle aventure, la famille Lacroix demeure propriétaire de ses vergers. M. Lacroix a saisi cette opportunité afin de mieux intégrer ses trois filles, Gabrielle, Élisabeth et Anne au sein de l’exploitation. « C’était un rêve pour Danielle et moi d’assurer la pérennité et la relève de l’entreprise », admet-il.

« Ça a permis de déterminer [pour chacune] leur sphère d’activité. Au verger, il n’y a pas seulement la cueillette des pommes et leur mise en marché, il y a aussi les sous-produits. C’est un autre défi », poursuit l’entrepreneur.

Réaction positive

Du côté des Producteurs de cidre du Québec, on voit l’acquisition par Archibald Microbrasserie d’un bon œil. « Ça peut faire peur, mais d’un autre côté, on peut prendre du recul et évaluer les opportunités à saisir », lance d’emblée Marc-Antoine Lasnier, président des Producteurs.

Celui qui est également propriétaire de la Cidrerie Milton, en Montérégie, dit ne pas être surpris de cette transaction, puisque plusieurs microbrasseries canadiennes ont été achetées par Labatt et Molson au cours des dernières années.

L’avenir s’annonce intéressant pour le cidre, si l’on suit la tendance des marchés mondiaux où il y a eu une forte croissance, comme en Angleterre et aux États-Unis. Dans ces pays, ce sont les brasseries qui ont démocratisé le cidre, fait remarquer M. Lasnier.

Le fait d’avoir un produit qui devient le « porte-étendard de l’industrie » sera favorable aux autres joueurs, considère-t-il en prenant l’exemple de la marque du Domaine Pinnacle qui a contribué à faire connaître les autres cidres de glace du Québec.

Selon M. Nolin, cette transaction « peut juste aider si l’offre est plus intéressante et disponible pour les consommateurs », comme cela a été le cas pour la bière. « Les produits du marché sont différents et il y a de la place pour tout le monde », conclut-il.

Marc-Antoine Lasnier, président des Producteurs de cidre du Québec. Crédit photo : Gracieuseté
Marc-Antoine Lasnier, président des Producteurs de cidre du Québec. Crédit photo : Gracieuseté