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Alors que les terres en friche comptent des milliers d’hectares, de nombreux intervenants multiplient les actions pour qu’elles soient remises en culture. Or, il apparaît aux yeux de plusieurs intervenants interrogés par La Terre que le principal problème concerne les propriétaires qui ne souhaitent justement pas les remettre en culture.
« Ils répondent qu’ils ne veulent pas laisser un étranger entrer chez eux, ne veulent pas d’odeur de fumier, ou estiment que ce serait plus beau de transformer ça en forêt », explique Simon Giguère, l’ingénieur forestier qui fait l’inventaire des friches pour trois MRC en Chaudière-Appalaches. Il est toutefois d’avis qu’il suffit de leur parler et d’essayer de diminuer les irritants.
Au Bas-Saint-Laurent, la plupart des propriétaires de friches n’habitent pas la région. « C’est un héritage qui a une valeur sentimentale pour eux. Ils ne veulent pas vendre leur terre ni la faire cultiver. C’est plate, mais on ne peut pas leur tordre un bras », dépeint Isabelle Poirier, du bureau régional du ministère québécois de l’Agriculture.
1 200 propriétaires
À Laval, Stéphane Lalande, le commissaire agricole de la Ville, explique que dans sa région, une terre cultivable sur sept est en friche. « C’est énorme, mais il faut comprendre que plusieurs propriétaires ont acheté ces lots dans un objectif de spéculation. Pour vous donner une idée, il y a une terre d’environ 50 hectares qui est séparée en 1 400 lots appartenant à plus de 1 200 propriétaires! » révèle-t-il. Un grand nombre d’entre eux laissent leur lot en friche en espérant qu’il sera ainsi plus facilement « dézonable », indique M. Lalande. Ils sont surpris d’apprendre l’existence de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles et estiment que la Ville possède assez de terrains à vocation industrielle et résidentielle pour ne pas leur mettre de pression.
Gilles Lacroix, un agriculteur en banlieue de Laval, espère que la Ville appliquera une réglementation qui empêchera de laisser les terres cultivables en friche. « C’est désespérant! On répète les mêmes choses depuis 30 ans : il faut que les terres en friche des spéculateurs retournent à l’agriculture par la vente ou la location. Et il faut se donner des moyens [de le faire] », martèle-t-il.