Quatre vins du Québec ont été évalués de façon très positive par un chroniqueur-vedette des États-Unis : James Suckling.

Ce dernier est d’ailleurs depuis peu au service de la Société des alcools du Québec (SAQ), qui diffuse ses commentaires sur des vins disponibles à la société d’État. M. Suckling possède aussi son propre site Internet (jamessuckling.com) destiné aux amateurs de vin et a déjà été un commentateur renommé du Wine Spectator.

Le spécialiste a décidé cet hiver de faire une dégustation de vins canadiens. Après avoir contacté une quarantaine de vignobles, il a été en mesure de déguster près de 100 vins, dont plusieurs d’Ontario et de Colombie-Britannique, mais aussi du Québec. Le site par abonnement de M. Suckling, pour lequel la Terre a obtenu un accès, décrit le Québec comme une zone viticole de climat frais où d' »excellents vignobles produisent des vins de qualité ».

Les quatre vins du Québec évalués

Le « réserve blanc » 2007 du Domaine Saint-Jacques reçoit une note de 90 sur 100 et la description indique « arôme fascinant de poires, de melons et de pommes vertes » avec un arrière-goût de beurre. M. Suckling a aimé ce vin (I like it). Le « réserve St-Pépin » 2007 du Domaine Les Brome obtient également la note de 90 et « rappelle un bordeaux blanc » et on mentionne qu’un cépage hybride (St-Pépin) est pourtant utilisé.

Le « réserve Vidal » 2007, du même domaine que le précédent, atteint la cote de 91 et est comparé à un pinot gris d’Alsace, avec des notes de vanille et d’ananas tout en gardant son côté sec. Il est aussi qualifié de « fascinant ».

Le « vin de glace » 2006 du vignoble Le Marathonien fait également très bonne figure avec une note de 93 et est comparé à un BA Scheurebe de Rheinpfalz avec son goût intense de miel, de mélasse et de caramel. Les commentaires « vraiment intense et puissant » et « wow! » terminent sa description.

Controverse

Particularité intéressante, M. Suckling accepte de déguster des vins à l’aveugle, ce que les oenologues et chroniqueurs en vins du Québec refusent habituellement.

Cette approche permet bien entendu un verdict plus objectif dans le contexte où les vins du Québec ne jouissent pas d’une aura positive comme celle des grandes régions viticoles.

Le vigneron Léon Courville, du domaine Les Brome, écrivait même dans une lettre d’opinion publiée dans Le Devoir du 10 mars que la majorité des commentateurs d’ici sont « indifférents ou carrément négatifs » envers les vins de notre terroir. L’arrivée de M. Suckling à la SAQ aurait d’ailleurs suscité une certaine controverse dans le milieu québécois de l’oenologie et de la sommellerie, qui ne comprenait pas le choix d’un expert étranger.