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L’organisation Worldwide Opportunities on Organic Farms (WWOOF) permet de mettre en contact des travailleurs agricoles bénévoles et des producteurs. Partout au Québec, ces volontaires sont recherchés pour pallier le manque de main-d’œuvre dans les champs. Cependant, pour tirer le meilleur de ce que les wwoofers peuvent offrir, les producteurs doivent être préparés à leur arrivée.
Les Jardins du haricot magique, à Saint-Basile-le-Grand, accueillent des wwoofers depuis maintenant quatre ans. Mathieu Brisset, cogestionnaire de la ferme, explique que dans les premières années, ils ont dû composer avec quelques wwoofers qui ne remplissaient pas leur rôle. « Il est vraiment important de bien afficher ses besoins, la philosophie de la ferme ainsi que les tâches; il vaut mieux en mettre plus que pas assez », explique M. Brisset. Grâce à cette technique, il est plus facile de filtrer les wwoofers pour n’accueillir que les plus motivés. « Parfois, en prenant en charge des bénévoles, on se tire dans le pied. Au début, nous avions de la difficulté à déterminer leurs tâches, ce qui rendait leur présence peu rentable », ajoute le cogestionnaire du jardin.
Chez les travailleurs
Alors que certains le font pour voyager à petit prix, d’autres sont simplement passionnés par l’agriculture. C’est le cas d’Emmanuelle Desroches-Jacques, qui est membre de l’association depuis environ deux ans. Elle raconte que l’élément le plus important à respecter pour les producteurs qui veulent accueillir des wwoofers est « d’être reconnaissant du travail qu’ils apportent ». Sa première expérience avait été plutôt amère puisque la productrice pour laquelle elle travaillait la faisait « sentir comme du cheap labor, comme si elle ne voulait simplement pas avoir à payer des employés ». Motivée par le désir de posséder un jour sa terre, elle croit que les tâches assignées doivent être variées et les horaires raisonnables. « Dans certaines productions, ça va être trop exigeant de travailler huit heures cinq jours par semaine, surtout si ce qui est offert est le strict minimum », note-t-elle.
Geneviève Lalumière, formée en horticulture, a vécu les deux côtés du wwoofing. Les producteurs, selon elle, doivent offrir un échange de connaissances équivalent à l’aide qu’ils reçoivent. « Il ne faut pas tenir ces personnes-là pour acquises puisqu’elles travaillent bénévolement », mentionne la passionnée de la préservation de semences. Pour les
wwoofers, il est important d’être respectueux de l’environnement où ils habitent et de ne pas être passifs durant les échanges de connaissances. « Il faut poser des questions et être curieux sans se gêner. En plus, ce n’est pas très motivant pour le producteur d’avoir des élèves qui ne sont pas allumés », ajoute-t-elle. Un autre des éléments importants est le respect de l’intimité des producteurs. « Certains vont permettre aux wwoofers d’entrer dans leur maison, alors que d’autres ne voudront pas. Il faut discuter de ça en arrivant pour respecter les limites de la personne qui t’accueille », conclut la facilitatrice à la coopérative de solidarité Centre paysan, située à
Frelighsburg, en Montérégie.