Actualités 5 septembre 2018

Pour tout savoir sur les puits artésiens

Pour plusieurs entreprises agricoles, l’approvisionnement en eau provient d’une source souterraine. L’UtiliTerre a creusé le sujet en vue d’établir une marche à suivre pour obtenir un puits efficace et qui respecte les normes en vigueur.

D’emblée, il faut savoir qu’en 2015, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a modifié le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP), d’abord adopté en 2003. Non seulement doit-on obtenir un permis de la municipalité lors de la construction d’un puits artésien, mais un permis est également exigé en cas de modification à un puits existant, et ce, peu importe les travaux qui doivent y être effectués. 

On doit également tenir compte des projets de développements futurs quand on choisit l’emplacement d’un puits. Crédit photo : Gracieuseté Degrandpré
On doit également tenir compte des projets de développements futurs quand on choisit l’emplacement d’un puits. Crédit photo : Gracieuseté Degrandpré

Pour obtenir un permis, vous devrez fournir la localisation du puits sur le terrain, le débit d’eau désiré, les informations sur l’entrepreneur qui effectuera les travaux ainsi que sur l’utilisation du forage. 

C’est pourquoi il est préférable de contacter d’abord un puisatier, remarque William Gauthier, représentant aux ventes pour Degrandpré, une entreprise qui offre un service clé en main, de l’évaluation jusqu’au système d’alimentation en eau, en passant par le forage et le traitement de l’eau. « On doit d’abord trouver le meilleur endroit pour faire le puits en respectant les distances obligatoires imposées par le gouvernement », dit-il, avant d’ajouter qu’il faut également tenir compte des projets de développement futurs. 

Pour éviter la contamination de l’eau du puits, le MDDELCC exige donc que celui-ci se retrouve à une distance minimale de 15 m (50 pi) d’une fosse septique, à 30 m (100 pi) d’un champ d’épuration et à 30 m (100 pi) d’une terre en culture. De plus, le puits doit aussi se trouver à 30 m d’une aire de compostage, d’un système non étanche de traitement des eaux usées, d’un pâturage ou d’une cour d’exercice, ou encore d’un ouvrage de stockage de déjections animales. 

Lors du forage, le but est de trouver une source qui produira au moins 260 gallons d’eau (1 000 litres) pendant la première heure.
Lors du forage, le but est de trouver une source qui produira au moins 260 gallons d’eau (1 000 litres) pendant la première heure. Crédit photo : Gracieuseté DeGranpré.

Pour estimer le prix du projet, l’entrepreneur doit avoir une idée de la profondeur des eaux souterraines, et il se sert alors des données du Système d’information hydrogéologique du Québec, une banque de données que l’on peut consulter pour connaître la description de forages réalisés sur le territoire québécois .

Un rapport de forage doit, à la toute fin des travaux, être signé par un professionnel en mesure de certifier que l’ensemble des travaux a été effectué selon les normes applicables prévues au Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection.

Depuis la nouvelle réglementation de 2015, il n’est plus obligatoire d’effectuer l’analyse de votre eau lorsque le forage est terminé. Mais si l’eau fournie par votre puits est à des fins de consommation, il est fortement recommandé de le faire. Cette analyse vous assurera de la qualité de votre eau.

Lorsque la localisation du puits est définie, une demande de permis doit être envoyée dès que possible à la municipalité, et chaque ville exige un prix différent pour ce type de permis. « Quelques jours plus tard, un inspecteur se déplacera sur le terrain pour approuver le permis », remarque William Gauthier. 

Puits_distance_propre

Lors d’une construction neuve, l’idéal est de procéder au forage en premier, puis en creusant dans le sol, de trouver une source qui produira au moins 260 gallons d’eau (1 000 litres) pendant la première heure. 

Après avoir installé le système de pompage, il faudra laisser couler l’eau pendant un certain temps, jusqu’à ce qu’elle devienne claire. C’est à ce moment que l’on pourra faire l’analyse de l’eau. « Selon la qualité de l’eau, on peut proposer des systèmes de traitement des eaux », note M. Gauthier, avant d’ajouter que celle-ci varie beaucoup de secteur en secteur. Afin d’assurer une qualité optimale, le MDDELCC recommande de faire analyser son eau deux fois par année, pour tester la présence de plusieurs contaminants et de bactéries, au printemps et à l’automne. 

Dans un contexte agricole, il est préférable de choisir des tuyaux de 8 po (au lieu de 6 po) pour pomper l’eau, car cette différence de diamètre permet de conserver une réserve d’eau deux fois plus grande, note William Gauthier. Étant donné que les besoins des agriculteurs sont grands, ce choix permet d’éviter de manquer d’eau. 

Par la suite, le puits est scellé dans le roc pour éviter la contamination par les eaux de surface.

Sceller un puits quand on manque d’espace

Si vous manquez d’espace sur votre terrain, vous pourriez devoir faire sceller votre puits. Par exemple, si vous devez forer à moins de 30 m d’un champ d’épuration ou si votre puits est situé dans une plaine inondable. Selon Puits Bernier, une entreprise spécialisée dans le forage, « cette intervention consiste à forer un trou supérieur de 4 pouces au diamètre initial dans les 5 premiers mètres du puits artésien, pour ensuite remplir l’espace vide entre les deux parois de matériel appelé ciment-bentonite (ou bentonite) qui rendra cet espace le plus étanche possible. Notez qu’il est généralement possible de faire un scellement sur un puits artésien déjà existant. »