Actualités 23 août 2018

Bernier claque la porte du Parti conservateur

Le démantèlement de la gestion de l’offre fait partie de l’ordre du jour du congrès du Parti fédéral conservateur qui s’ouvre aujourd’hui. Cette initiative ne semble toutefois pas suffisante pour Maxime Bernier, qui claque la porte du Parti.

Le député de Beauce vient d’annoncer sur les médias sociaux qu’il quitte les rangs conservateurs, en grande partie dit-il en raison de la position des conservateurs concernant la gestion de l’offre.

« […] la position de mon parti sur plusieurs questions m’a convaincu que sous son leadership actuel, il a pratiquement abandonné ses principes conservateurs fondamentaux. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment un parti censé défendre le libre marché appuie un petit cartel qui fait augmenter artificiellement le prix du lait, du poulet et des œufs pour des millions de consommateurs canadiens. Mais surtout, la gestion de l’offre est devenue l’un des principaux obstacles à un accord avec les États-Unis sur l’ALENA. Les ex-chefs conservateurs Brian Mulroney et Rona Ambrose sont d’accord pour mettre cette question sur la table de négociation », indique M. Bernier sur son site Web.

Il faut se rappeler que Maxime Bernier a perdu la dernière course à la chefferie aux mains d’Andrew Sheer. L’adhésion massive de producteurs de lait du Québec au Parti conservateur aurait contribué à sa défaite.

Trop peu, trop tard?

En parallèle, une résolution contre la gestion de l’offre sera débattue sur le plancher du congrès du Parti conservateur du Canada, qui bat son plein du 23 au 25 août à Halifax. Celle-ci demande à un gouvernement conservateur d’éliminer progressivement la gestion de l’offre tout en facilitant l’ajustement au marché pour les agriculteurs canadiens « dans le but de réduire le coût des aliments pour les Canadiens, de renforcer le secteur agricole et d’ouvrir plus de marchés dans le monde aux exportateurs canadiens ». Elle est proposée par les associations de circonscriptions électorales de Red Deer–Lacombe en Alberta et de Carleton, en Ontario.

« Tous les partis se doivent d’avoir des débats robustes sur les politiques; cela fait partie de l’exercice démocratique. Une fois que la position est adoptée, on se doit de la défendre publiquement. La décision de Maxime Bernier et de ses acolytes de poursuivre les attaques envers les producteurs de lait, de volailles et d’œufs et le système dans lequel ils opèrent – la gestion de l’offre – à la convention conservatrice, va non seulement à l’encontre des intérêts de ceux-là mêmes qu’il soutient défendre, les Canadiens et les Canadiennes, mais aussi de la solidarité politique. Nous sommes confiants que les membres conservateurs maintiendront leur appui à une économie agricole forte et au système qui la sous-tend », a indiqué à La Terre le président des Producteurs laitiers du Canada, Pierre Lampron.

Sondage

Un tout récent sondage Nanos révèle que plus de la moitié des Canadiens (56 %) sont moins susceptibles de voter pour des candidats aux élections fédérales qui soutiendraient le démantèlement de la gestion de l’offre.