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Les pomiculteurs ont tendance à négliger le port de certains vêtements de protection (VP) et à sous-estimer l’impact de leur exposition aux pesticides par la peau.
C’est du moins ce qui ressort d’une récente étude réalisée par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST). Le document d’une centaine de pages recense des écrits et des données obtenues auprès de cinq producteurs de pommes lors des phases de préparation-remplissage et de pulvérisation des pesticides. L’étude approfondit les résultats d’une première enquête menée auprès d’eux en ciblant spécifiquement l’exposition cutanée et l’utilisation des VP.
Dans le rapport, les chercheurs indiquent que les connaissances disponibles et l’expérience personnelle des producteurs avec les pesticides peuvent les amener à avoir « une perception réduite des risques liés à l’exposition cutanée ».
« Même s’ils expriment des préoccupations à l’égard des effets des pesticides sur leur santé, les producteurs n’adoptent pas toujours des pratiques conformes aux prescriptions des étiquettes [pour l’utilisation des VP] », peut-on lire.
Efficacité des vêtements
Les résultats permettent de constater des lacunes importantes dans l’offre des VP, ce qui explique « les doutes exprimés par les producteurs » au sujet de leur efficacité. Les manques soulevés concernent la certification et la désignation claire des vêtements de protection, l’information sur la manière de les utiliser et la distribution par des fournisseurs accrédités.
Les chercheurs recommandent d’offrir de meilleures informations aux producteurs afin de les sensibiliser aux « microexpositions » et d’engager une discussion sur la conception des équipements. Ils proposent aussi de mettre à l’essai des vêtements adaptés à différentes situations d’exposition et au confort des travailleurs.
Appelés à réagir sur le sujet, les Producteurs de pommes du Québec disent être « généralement en accord avec les recommandations de l’IRSST pour favoriser l’utilisation des VP ». La fédération informe qu’elle prépare actuellement un projet de formation itinérante visant à prévenir l’exposition aux pesticides.
Exposition par les mains
L’étude souligne que les mains constituent le principal siège d’exposition aux pesticides par voie cutanée. Les autres parties du corps y sont aussi exposées, pour environ 50 % pendant la phase
préparation-remplissage et un peu plus de 40 % avec le pulvérisateur tracté. Selon deux enquêtes réalisées par le MAPAQ, près de la moitié des pomiculteurs rapportent utiliser toujours ou souvent des vêtements de protection.