Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Ne devient pas éleveur de poules qui veut! Du moins, c’est l’avertissement que lance Louise Arbour, présidente de l’organisme Poules en ville. Selon elle, il reste encore beaucoup d’éducation à faire pour que la pratique en milieu urbain se fasse dans les règles de l’art.
Après avoir abondamment étudié le sujet et avoir construit un grand poulailler de luxe dans sa cour pour ses cinq coquettes, Mme Arbour est devenue une fière ambassadrice de l’élevage des poules pondeuses en ville. Son amour pour ces oiseaux l’a incitée à produire un mémoire de 350 pages afin de venir en aide à plusieurs villes dans l’encadrement de la pratique.
« Il y a encore des maires qui voient ça d’un très mauvais œil. Je crois qu’il y a beaucoup de travail à faire pour démystifier l’élevage », soutient-elle. La fondatrice organise également plusieurs conférences afin d’accompagner les gens désireux d’adopter ce type d’animal « attachant » et d’avoir des œufs frais chaque matin.
Cet engouement se manifeste d’ailleurs du côté des couvoirs et des nombreux distributeurs de poulettes qui disent faire de bonnes affaires. Louise Arbour rapporte toutefois que certains d’entre eux en ont plein les bras avec la tâche de répondre aux questions des clients. « Je suis allée à des journées de vente et c’est lourd à gérer pour eux », affirme-t-elle.
Aussi, Mme Arbour croit qu’il faudrait sensibiliser les gens à garder leurs poules plus longtemps. Plusieurs désirent n’en avoir que pendant l’été, ce qui conduit un grand nombre de volailles sur le chemin de l’abattoir. Il est vrai qu’elles pondent davantage la première année, mais elles peuvent continuer d’être productives durant trois ans, mentionne Mme Arbour.
Plusieurs aspects sont également à surveiller, dont la provenance des poules d’un couvoir commercial certifié et la conformité du modèle de poulailler. Tout récemment, le ministère québécois de l’Agriculture a publié sur son site Web une nouvelle version de son guide d’élevage de poules en ville. La Fédération des producteurs d’œufs du Québec, qui a justement participé à la création de ce guide, invite à la vigilance quant à l’entretien du poulailler et à la manipulation des œufs.
Les villes du Québec sondées
Plusieurs normes et règlements entourant l’élevage de poules sont établis par le provincial et le fédéral, mais aussi par les villes. Certaines interdisent encore la pratique à ce jour, mais semblent toutefois la tolérer. C’est ce que constatent les distributeurs par le lieu de résidence de plusieurs clients.
Pour les villes qui autorisent l’élevage, le nombre de poules varie généralement de trois à cinq. Mme Arbour a réalisé un sondage maison permettant de mieux définir les habitudes des familles d’accueil des poules. Elle espère toutefois que des données officielles seront colligées prochainement.
Appelée à réagir sur la situation, l’Union des municipalités du Québec mentionne avoir créé un sondage à l’intention de ses membres afin de documenter le dossier et « d’alimenter » leurs réflexions et prises de position. Les données devraient être disponibles au cours des semaines à venir.