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La Cour du Québec a tranché : une margarine ne peut utiliser le mot beurre pour commercialiser son produit.
La juge Reyna Emond a estimé que la société Unilever Canada avait enfreint la Loi sur les produits alimentaires en indiquant sur le contenant d’un de ses produits de marque Becel « au goût de beurre ». La juge a rappelé que les mesures contenues dans la Loi visaient à empêcher la confusion chez l’acheteur, mais surtout à protéger l’industrie laitière, « un objectif dont la légitimité est confirmée par la Cour suprême », indique-t-elle dans sa décision.
Lors des audiences tenues en mars au palais de justice de Québec, la poursuite avait fait valoir que l’expression « goût de beurre » violait la loi et semait la confusion, en se basant sur l’article qui prévoit qu’on ne peut pas utiliser le mot « beurre » pour désigner un produit qui n’est pas du beurre, alors qu’il s’agit d’un succédané de produit laitier. L’avocat d’Unilever avançait pour sa part que le consommateur sait qu’il achète de la margarine lorsqu’il se procure un contenant de marque Becel.
Un autre sujet de discorde concernant la couleur de la margarine a été longuement débattu devant les tribunaux, en plus de faire l’objet de nombreux débats politiques. La Cour suprême du Canada a finalement donné raison en 2005 à Unilever.
Le débat entre margarine et beurre ne semble pas nuire aux ventes de ce dernier. Selon la firme Nielsen, qui répertorie au Canada les ventes de beurre en épicerie, la demande pour le beurre a augmenté de manière régulière depuis deux ans, après avoir connu un passage à vide de 2008 à 2009, période correspondant avec la crise économique. Il s’agit du seul produit laitier à avoir progressé au Canada. La demande pour le fromage et la crème glacée a reculé dans la dernière année, un phénomène également ressenti pour le yogourt, mais dans une moindre mesure.