Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Un nombre croissant de producteurs développent des activités en marge de leurs occupations agricoles pour répondre à un besoin des citadins.
« Les gens ont soif d’expériences originales. Ils les multiplient et lorsqu’ils se présentent quelque part, ils ont des attentes », explique Emmanuelle Choquette, consultante en développement bioalimentaire chez Papilles Développement. La firme accompagne les entreprises agricoles dans leur progression vers l’agrotourisme sous toutes ses formes.
« Si les agriculteurs profitent d’un niveau de sympathie élevé, le public, à la recherche d’authenticité, a tendance à se montrer compréhensif même si tout n’est pas parfait. Toute nouvelle aventure requiert néanmoins une bonne préparation pour maximiser ses chances de connaître du succès », explique-t-elle.
Devant une idée prometteuse, elle invite les producteurs à s’interroger sur les motivations derrière leur démarche. « Pour faire passer le bon message, il faut que les objectifs soient clairs. Et viser à faire de l’argent n’est peut-être pas le meilleur point de départ. » Elle suggère donc de considérer le développement d’une nouvelle activité comme un outil promotionnel et de se lancer modestement.
C’est un conseil que Laura Genest, de la Ferme Genest à Lévis, trouve judicieux. Elle accueille chaque année quelque 4 000 jeunes issus de groupes scolaires. « On a intérêt à faire des tests à petite échelle et à essayer d’innover, à ne pas copier les autres », témoigne-t-elle.
Pratico-pratique
Emmanuelle Choquette rappelle qu’une fois sa décision prise, il importe de vérifier la réglementation, dont celle de sa municipalité, et les exigences du ministère québécois de l’Agriculture et de la Régie des alcools, des courses et des jeux si des boissons alcoolisées ou des aliments sont consommés. Pour certaines activités non agricoles récurrentes, une validation peut s’imposer auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec.
« L’accès à de l’eau et à des toilettes, la propreté et l’état du terrain sont des éléments dont on doit se préoccuper, tout comme la présence de personnel et d’espaces de stationnement en quantité suffisante. Sécuriser les lieux, baliser les endroits non accessibles, prévoir une stratégie de communication en s’associant à une cause ou à un porte-parole sont aussi des éléments qui font partie d’une formule gagnante », conclut la spécialiste.
5 exemples de réussite Course familiale en sentier bio. Tous les ans, une centaine d’amateurs de course à pied d’un peu partout au Québec convergent vers la Ferme Le Crépuscule, à Yamachiche. L’agriculteur Jean-Pierre Clavet y organise, en novembre, la Course familiale en sentier bio. Au menu : ambiance festive, prix aux gagnants composés de produits de la ferme, tire sur la neige et goûter chaud à saveur du temps des sucres. Camping archéologique. Le Domaine des 3 Moulins, à Neuville, a joint l’an dernier l’initiative Terroir en VR. Les détenteurs d’une carte de membre ont depuis l’opportunité de camper gratuitement aux abords d’un lieu archéologique euroquébécois datant du 19e siècle sur les terres du vignoble. Des aires de pique-nique ont été aménagées et en octobre, il est possible de participer aux vendanges. Une fête de la citrouille. Cuisson de pain amérindien, balades en petit train, maquillage, minipiste d’hébertisme, jeux gonflables, sentiers pédestres avec énigmes : à la Ferme Genest, de Lévis, Fêtons don la citrouille est l’occasion de s’adonner à l’autocueillette de la célèbre plante potagère dans une atmosphère de fête. Pendant trois jours, la ferme reçoit plus de 65 000 personnes. Expéditions en kayak. C’est après avoir lui-même sillonné la rivière Ferrée en kayak à Saint-Roch-des-Aulnaies que Christian Joncas, l’ancien producteur de lait bio, a été séduit par la beauté des lieux. Il a choisi de partager son engouement en proposant aux visiteurs de courtes expéditions en kayak. « Je raconte l’histoire de la rivière Ferrée aux personnes qui m’accompagnent dans les méandres d’un cours d’eau au panorama changeant et c’est ce qui plaît », dit-il. Pique-niques chics. Chez Passion Lavande à Saint-Sévère, en Mauricie, Catherine Gélinas exploite lavande et tournesols autant pour la transformation que pour attirer les visiteurs. L’entreprise développe des activités suivant le goût du jour des citadins et offre des séances de yoga ou de photographie dans les champs, organise des pique-niques chics à la brunante et l’observation des étoiles filantes. |