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BELLEVILLE — Au pays des fermes laitières géantes, Bert Paris fait figure d’extraterrestre. Portrait d’un éleveur iconoclaste qui n’hésite pas à faire les choses autrement.
En 1983, après quelques années à enseigner l’agriculture, Bert Paris démarre son propre élevage laitier. À cette époque, son troupeau compte 25 Holsteins pur-sang. Passionné de génétique, le producteur décide rapidement d’accélérer les changements à la race. Il se met donc à croiser ses animaux.
Ses schémas génétiques sortent des normes établies avec des races comme la Dairy Shorthorn, la Normandie, l’Ayrshire, la Canadian Milking Shorthorn, la Jersey et la German Red Angler. Pour sa relève laitière, il ne garde que la crème de ses génisses, soit le 25 % supérieur. Son cheptel comprend aujourd’hui 80 vaches en lactation pour 130 têtes. Les animaux sont gardés en stabulation libre, avec une salle de traite de style « Nouvelle-Zélande swing 10 ».
Il y a six ans, Bert a également choisi de revenir à une production saisonnière. Chaque 1er janvier, tout le troupeau est tari. Puis en mars, les vêlages s’amorcent. Après avoir mis au monde et sevré 60 veaux en un seul mois, l’éleveur est « en vacances » le reste de l’année! De son propre aveu, il ne retournerait jamais en arrière. « Ma femme Trish demanderait le divorce si j’arrêtais la
production saisonnière », s’esclaffe-t-il.
Cette gestion de troupeau lui permet aussi d’être beaucoup plus efficace en matière de pâturage. « J’ai été mordu par la bibitte du pâturage intensif », plaisante Bert. Il possède 137 acres (61 hectares) en pâturages et en prairies, divisés en parcelles de 3 acres (1,3 hectare). Les vaches passent une journée et demie dans chaque parcelle. L’éleveur réalise également trois ou quatre coupes de foin. Le troupeau des Paris produit en moyenne 5 000 kilos de lait fourrager par vache. Bert réussit d’ailleurs à valoriser son lait de cette façon auprès de sa petite coopérative, Rolling Hills. Grâce à son mode de production, son entreprise s’en tire avec un coût de production de 11,70 $ US/100 livres, largement en dessous de la moyenne américaine de 16 $.
Préoccupé
Mais tout n’est pas vert pour Bert Paris. Avec le surplus de lait à l’échelle des États-Unis, sa coopérative l’a averti de ne pas augmenter son nombre de vaches. Si jamais l’envie lui prenait d’accroître la taille de son cheptel, Bert devra d’abord demander l’autorisation.
En dépit de la crise actuelle, l’agriculteur de 60 ans entrevoit l’avenir avec optimisme. « Je suis très emballé parce que ma fille Meagan va prendre la relève de la ferme », dit-il en souriant.