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L’excès de chaleur des derniers temps affecte la production laitière et plus que les agriculteurs peuvent le penser. Dans les pires situations, des cas de mortalité ont été rapportés, mais les effets peuvent aussi se faire sentir sur plusieurs mois.
L’éleveuse Émilie-Sophie Parenteau a pour sa part perdu un veau. « Il était faible et on n’a malheureusement pas réussi à le réhydrater. On a hâte que ça finisse, toute cette chaleur », assure la copropriétaire d’une ferme laitière de L’Avenir, au Centre-du-Québec.
Des conséquences
Situation similaire en Abitibi où Mylène Bégin mentionne la perte d’une vache laitière. « J’avais deux vaches, pourtant en santé, qui ont fait un déplacement de caillette à cause des grandes chaleurs. Je les ai fait boire avec une pompe pour essayer de les sauver, mais l’une d’elles n’a pas passé au travers. C’est la première fois que ça nous arrivait en quatre ans », indique la gérante de troupeau de la Ferme Princy.
Elle précise que l’étable est bien ventilée, mais qu’en raison de la chaleur intense, la production laitière a baissé de près de 300 litres par jour. Les inséminations ont également moins bien fonctionné à cause du temps chaud : seulement 6 vaches sur 16 ont été fécondées, alors que 10 sur 10 l’avaient été le mois précédent. Des veaux ont attrapé une pneumonie en raison de la température qui montait à plus de 30 °C le jour pour redescendre à 13 °C la nuit.
Près de Saint-Hyacinthe, les vaches des Lafond ont aussi eu chaud. La situation ne s’est toutefois pas envenimée. « Il y en a quelques-unes qui avaient la langue sortie le jour. Elles redevenaient correctes le soir quand c’était plus frais et mangeaient plus de nuit. La chaleur a achevé l’une de mes vieilles vaches, mais elle était au bout de sa vie », mentionne Jean-Yves Lacoste.
Plus d’impacts qu’on le pense
Un spécialiste en comportement et en bien-être animal chez Valacta assure que les impacts d’un stress thermique sont sous-estimés. « Le stress thermique peut avoir des effets sur la production laitière jusqu’à deux mois après l’épisode de chaleur. Les grandes productrices peuvent donner 10 % moins de lait; certaines reviendront ensuite à leur normale, mais d’autres pas », spécifie Steve Adam. « On ne pense pas trop aux vaches taries, ajoute-t-il, mais lorsqu’elles subissent un stress thermique, il y a des conséquences sur les bêtes elles-mêmes et sur la génisse qu’elles mettront au monde », relate aussi M. Adam. Un stress thermique qui arrive à n’importe quel moment durant la période de tarissement diminuera la production laitière de la lactation suivante, réduira la durée de gestation et augmentera le taux de mortalité du veau.
Steve Adam ajoute que les génisses ayant subi un stress thermique dans l’utérus de leur mère auront une moins bonne production de lait lors de la première lactation. Elles pourraient aussi avoir de la difficulté à réguler leur température quand elles deviendront adultes.
Les grandes productrices souffrent plus Un mercure au-delà de 23 °C jumelé à un taux d’humidité de plus de 75 % entraîne des conséquences sur les vaches. De nouvelles études montrent que les grandes productrices souffrent de la chaleur dès que la température atteint 22 °C à 45 % d’humidité relative. « Les vaches qui produisent beaucoup de lait consomment une plus grande quantité de nourriture. L’action bactérienne dans leur rumen nécessaire à la digestion crée un dégagement de chaleur plus important, ce qui explique pourquoi elles sont davantage affectées par la chaleur », mentionne Steve Adam. |