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Autant chez les Bouvier, les Brullhardt que les Lalonde, la maladie a eu pour effet d’accélérer la passation des pouvoirs, mais surtout, de resserrer les liens familiaux.
Jean-Guy Bouvier est catégorique : « Si mon fils Marco n’avait pas été là, c’est sûr que j’aurais été obligé de vendre les animaux. » Avec le recul, il constate que la pneumonie sévère qu’il a contractée, qui s’est soldée par de l’asthme chronique, a bousculé les plans de chacun. « Si ça n’avait été que de moi, j’aurais repoussé la transition de 10 ans », confie-t-il. Néanmoins, il est heureux de pouvoir aujourd’hui pratiquer le métier qu’il aime le plus au monde grâce aux membres de sa famille qui ont apporté des ajustements pour respecter sa condition physique.
Chez les Brullhardt, le fils aîné Ralph venait d’être accrédité classificateur Holstein lorsqu’il a appris que sa mère Patricia allait entreprendre la bataille de sa vie. Le jeune homme avait même reçu une offre d’emploi qui l’attendait dans les semaines suivantes. « Ça lui a pris 10 minutes pour prendre sa décision », se rappelle avec émotion Patricia Brullhardt. À l’époque, les frères de Ralph étaient encore aux études et une décision négative de ce dernier aurait certes mis en péril l’avenir de l’exploitation familiale. « Mon mari Bernard travaillait déjà 16 heures par jour. Il ne pouvait en donner plus », poursuit-elle.
« Quand les amis classificateurs de mon fils venaient chez nous, ils lui disaient : “On n’a plus notre collègue, mais tu as pris la bonne décision. Tu ne sais pas la chance que tu as d’avoir une ferme.” Ça l’a conforté dans son choix, même si ce n’est pas nécessairement facile. »
Du côté des Lalonde, l’agriculture a toujours coulé dans les veines de Ghislain et c’est tout naturellement qu’il se destinait à poursuivre le travail initié par son grand-père Rhéal et son père Normand. Même la maladie professionnelle de celui-ci n’a jamais refroidi ses ardeurs et à 42 ans aujourd’hui, il signait récemment les derniers papiers officialisant le transfert de la ferme. Et la 4e génération se pointe déjà le bout du nez alors que Marika, la fille de Chantal, sœur de Ghislain, amorcera en septembre prochain sa formation en techniques agricoles au campus d’Alfred du collège La Cité, en Ontario.
Bernard Lepage, collaboration spéciale
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