Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
C’est certain, tu n’as pas choisi de te pointer le bout du nez dans une famille comme la nôtre. C’est arrivé, comme ça… C’est toi que Dieu nous a envoyé quand notre rêve de fonder une famille est devenu réalité et je ne l’en remercierai jamais assez.
Tout de suite, tu t’es retrouvé « dans le bain ». Tu n’avais pas le choix de suivre. Bien sûr, on a eu beaucoup de chance, on a eu toute une semaine de congé pour apprendre à se connaître et se coller autant qu’on le voulait. Mais après ça, retour à la réalité pour moi et début de la routine pour toi. Heureusement, tu es un petit bonhomme vraiment conciliant et facile à vivre. Dodo dans la poussette d’étable, dodo dans le tracteur ou dans ton lit, visite chez grand-maman, visite chez mamie… Nous voilà déjà un an et des poussières plus tard et je peux affirmer que tu t’es très bien adapté.
Un jour, mais pas trop vite j’espère, tu te rendras compte qu’on ne prend pas de vacances comme les autres familles. Le samedi matin, avant tes cours de natation, faudra toujours aller à l’étable faire notre besogne. Je ne sais pas si un jour on prendra toute une semaine de vacances pour aller voyager en famille. On sera toujours les derniers arrivés pour fêter Noël chez grand-maman parce qu’on avait du travail à faire, des vaches à s’occuper. Peut-être que tu te demanderas pourquoi on t’impose tout ça, pourquoi on a choisi cette vie-là. Voici ce que je te répondrai :
Ton père et moi, on est des passionnés et l’agriculture, c’est le plus beau métier du monde. On aime notre métier, nos vaches et toutes les tâches qui s’y rattachent. On a eu la chance de commencer jeunes avec notre propre entreprise et on s’est toujours dit qu’on voulait faire de notre mieux. On se fixe des objectifs qu’on atteint, on travaille dur, des fois trop, mais jamais aux dépens de notre couple ou de passer du temps avec toi. La seule différence, c’est que toi, t’as la chance de ne pas aller à la garderie souvent. Te voilà à 16 mois et tu nous suis encore partout.
Oui, on travaille tous les jours, mais tu es avec nous tous les jours aussi. Tu as la chance de voir et de comprendre notre passion, tu baignes dedans depuis que tu es né! Sans t’en rendre compte, tu es en train de forger ton caractère, ta patience (une chance que tu as beaucoup de patience pour attendre dans ton lit quand tu te réveilles avant la fin de la traite le matin!). Cette vie-là, on te l’impose, oui, tant que tu ne seras pas assez grand pour faire autre chose par toi-même! Mais je ne m’en excuse pas. Je sais qu’une enfance sur une ferme est l’une des plus belles enfances possibles. Je sais qu’on est déjà un trio tissé serré et qu’on le restera. Je sais qu’un jour, tu nous remercieras. Toi, tu passeras toujours en premier, parce qu’au bout du compte, tout ce qu’on bâtit là, ce sera pour toi un jour si tu veux imposer la même vie formidable à tes propres enfants.
Annette Santschi, Agrimom
Pour d’autres textes d’Agrimom, l’agriculture positive, cliquez ici.