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Les fruits et légumes moches ont la cote depuis quelques années. Malgré leurs imperfections, ils sont délicieux et conservent leurs qualités nutritives. Et ils sont vendus moins cher. De quoi plaire aux consommateurs soucieux de faire des économies et de réduire le gaspillage alimentaire. La croissance de ce nouveau marché est toutefois limitée par la disponibilité des produits. Tour d’horizon de ce phénomène.
Chez Provigo et Maxi, qui font partie du groupe Loblaw, les légumes moches ont fait leur apparition sur les étals en 2015. À l’époque, il n’y avait que des pommes et des pommes de terre qui étaient vendues sous la marque Naturellement imparfaits. L’offre est aujourd’hui plus variée. Oignons, carottes, concombres, patates douces, poivrons, avocats et champignons sont maintenant mis en sac. L’an dernier, la chaîne a aussi ajouté des fruits, soit des bleuets, des fraises et des mangues, qui sont vendus dans le rayon des surgelés. Avec un prix réduit de 30 %, parfois moins selon les récoltes, ils sont recherchés des consommateurs.
« Il y a un grand engouement pour ces produits. Les étalages se vident rapidement quand ils arrivent sur le marché », affirme Johanne Héroux, directrice principale aux affaires corporatives et aux communications chez Provigo.
Les produits vendus sous cette marque sont distribués dans plus de 200 magasins Maxi et Provigo. Ils sont offerts principalement durant la saison de production. « Il n’y a que les pommes et les pommes de terre que nous vendons à l’année », précise Mme Héroux.
De son côté, Sobeys offre pour la quatrième année consécutive ses Drôles de fruits et légumes dans ses 293 épiceries IGA et dans certains magasins Tradition et Bonichoix durant la période des récoltes.
L’opération a connu du succès dès la première année, puisque 3,6 tonnes de fruits et légumes de deuxième catégorie ont été vendus, un volume qui se maintient d’année en année, selon Anne-Hélène Lavoie, conseillère principale aux affaires publiques chez Sobeys.
Certaines initiatives n’ont toutefois pas eu le succès escompté. C’est le cas des produits commercialisés sous la marque Rebels de Hors-la-loi, vendus chez Metro, qui sont rapidement disparus du marché. « La clientèle n’était pas au rendez-vous », explique Joël Lalancette, président de Distribution HLL, qui était à l’origine de la marque.
Une image améliorée Les banques alimentaires souffrent-elles de la popularité des fruits et légumes moches? « Il n’y a pas d’impact à la baisse sur les dons, affirme Annie Gauvin, directrice générale des Banques alimentaires du Québec. Dans une certaine mesure, on constate même un effet positif. Ces produits étant davantage valorisés, ils sont perçus de façon plus positive par notre clientèle. » Grâce au Programme de récupération en supermarché, le réseau des banques alimentaires et ses membres associés ont reçu 4,5 millions de kilos d’aliments invendus en 2017, dont le tiers en viande. Ces dons représentent une valeur marchande de près de 35 M$. Même constat du côté du Centre de ressources et d’action communautaire de La Petite-Patrie, qui redistribue les invendus des producteurs du marché Jean-Talon, à Montréal. « On récupère plus d’une tonne de fruits et de légumes par semaine durant la période des récoltes », précise Nathalie Bouchard, directrice générale de l’organisme. Ceux-ci sont distribués à une centaine de personnes à faible revenu du quartier. Des organismes communautaires bénéficient aussi de cette aide alimentaire. |
Sylvie Lemieux, collaboration spéciale
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