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Tourisme Montérégie lance une route des vins regroupant seize vignobles de la région.
La Route des vins des Cantons-de-l’Est a maintenant une petite sœur. Le 20 juillet dernier, Tourisme Montérégie a lancé en grande pompe sa propre route des vins, qui regroupe seize vignobles, de Rigaud à Saint-Paul-d’Abbotsford. Et malgré que les algorithmes de Google fassent apparaître le circuit estrien en tête de liste des résultats du Web – bien avant le circuit de la Montérégie –, les ambitions de la nouvelle route ainsi que sa proximité avec la région métropolitaine pourraient faire des envieux des autres routes touristiques. Les vignerons, eux, assurent que la compétition n’existe pas dans le milieu viticole québécois.
La Montérégie accapare à elle seule 43 % du marché québécois de l’agrotourisme. Pourquoi alors avoir attendu tout ce temps pour mettre en branle une route des vins dans la région? « On attendait d’avoir un niveau de concertation assez élevé chez les producteurs pour avoir une masse critique », répond le directeur général de Tourisme Montérégie, Éric Fournier. Il y huit mois environ, quelques producteurs ont témoigné à Tourisme Montérégie leur intérêt de bâtir cette route des vins. Seize vignobles ont ensuite répondu à l’appel. Et si certains producteurs n’ont pas voulu y adhérer, c’est qu’ils ne désirent pas accueillir de touristes dans leur propriété. D’autres entreprises en mode commercialisation ne sont simplement pas prêtes à ouvrir leurs portes aux curieux, leurs produits n’étant pas encore au point, explique-t-il. « D’autres vignobles s’ajouteront à la liste au fil des ans », croit M. Fournier.
Tourisme Montérégie semble confiant de la viabilité de ce nouveau réseau agrotouristique, et pour cause. L’organisme a déjà mis en place une route des cidres couronnée de succès dans la région. « On a développé une expertise avec le projet [la Route des cidres] et maintenant, on ne fait pas de détour », précise M. Fournier. Le nouveau bébé de la région arrive aussi accompagné d’une machine marketing ayant fait ses preuves. « Nous allons continuer notre stratégie de marketing de niche propre à Tourisme Montérégie pour faire la promotion de ce nouveau produit qu’est la Route des vins », ajoute M. Fournier.
Avec plusieurs expériences significatives et un budget de 50 000 $ qui s’intègre au budget annuel de 2,5 M$ dont il dispose pour la promotion de ses activités, l’organisme touristique s’est fixé des objectifs à la hauteur de ses moyens. « Entre 200 000 et 300 000 personnes ont visité les vignobles de la Montérégie en 2010. Je crois que nous pouvons doubler ce nombre d’ici cinq ans, et doubler aussi le nombre de bouteilles vendues. Présentement, les ventes des produits québécois sont anémiques, ne représentant qu’un maigre pour cent des parts de marché », affirme M. Fournier.
Pourtant, même avec de grandes ambitions, les gens impliqués dans le projet sont catégoriques : l’objectif n’est pas de créer une compétition ni entre les vignobles de la Montérégie ni avec les autres régions. « La force de frappe est plus grande en étant regroupés, ça ne peut qu’aider tout le monde. Nos réels compétiteurs sont les millions de bouteilles importées au Québec chaque année », résume une vigneronne présente.
Présent lors du lancement, le président de l’Association des vignerons du Québec, Charles-Henri de Coussergues, a rappelé que cette nouvelle route des vins faisait partie des initiatives qui permettront à l’industrie de convaincre la clientèle de la qualité des produits québécois. Selon lui, les Québécois ont tendance à vite condamner les vins québécois, lorsqu’ils n’en aiment pas un. « La Route peut justement inciter les gens à visiter plusieurs vignobles, goûter plusieurs vins, et trouver chaussure à son pied », a lancé M. de Coussergues. Il parle en connaissance de cause : l’Orpailleur, le vignoble dont il est le copropriétaire, fait partie d’une autre route des vins, celle des Cantons-de-l’Est.
Dans un échange téléphonique avec la Terre, la SAQ a salué l’initiative de Tourisme Montérégie et des vignerons de la région. Questionnée sur leur offre de produits québécois en succursale, la SAQ a souligné que des pas de géant avaient été faits ces dix dernières années pour apporter des vins locaux sur les tablettes. « L’offre de vins québécois en succursale est tributaire de la capacité de production des vignobles », a toutefois rappelé la directrice des affaires publiques à la SAQ, Isabelle Merizzi.