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SAINTE-CÉCILE-DE-MILTON — Fini le temps où les camerises fraîches se vendaient dans un casseau de fraises ou de bleuets : le petit fruit émergent a maintenant un panier à son image. Une soixantaine de producteurs provenant d’aussi loin que le Saguenay–Lac-Saint-Jean se sont rassemblés en Montérégie le 13 juin pour assister au dévoilement de leur tout premier outil de commercialisation collectif.
« Le panier voyage; c’est un bon outil promotionnel, souligne le président de Camerise Québec, Manuel Gosselin. Il se promène dans plusieurs mains, parfois même pendant plusieurs années. C’est donc une publicité en même temps. » Une idée alléchante, mais qu’aucun producteur ne pouvait mener à bien tout seul. L’imprimeur exigeait une commande minimale de 15 000 paniers et la dernière récolte de M. Gosselin aurait rempli 1 500 paniers.
Or, ce qui semblait être un important défi n’en aura pas été un puisque les 15 000 paniers initialement prévus ne comblent pas la demande. Certains producteurs devront donc passer la saison 2018 avec leurs anciens outils de commercialisation. Manuel Gosselin souligne que l’année prochaine, il ne faudra pas obligatoirement être membre de l’association pour pouvoir vendre des camerises dans ce panier.
Approche auprès des chaînes
La mise en marché de la camerise fraîche s’effectue principalement à la ferme, en autocueillette ou par la vente en kiosque, ou à l’épicerie locale. « On vend encore le produit frais localement. On n’est pas encore rendus [à vendre] avec des distributeurs », souligne M. Gosselin. Cependant, depuis trois ans, le distributeur Tomapure tente de faire entrer ce petit fruit chez Sobeys. « À l’état frais, c’est un produit difficile à travailler », dit la directrice des ventes de Tomapure, Nathalie Doiron.
Contrairement aux framboises, qui continuent de mûrir dans les contenants, les camerises ne mûrissent plus une fois cueillies. La première année, pour que le goût astringent se transforme en goût sucré, Tomapure et les producteurs du Lac-Saint-Jean ont laissé le fruit le plus longtemps possible sur le plant. « On s’est rendu compte, en faisant la commercialisation, que ce n’était pas une bonne idée parce que le fruit est fragile : la chair se fendait et ça coulait dans le casseau », explique Mme Doiron.
Aujourd’hui, la qualité est un peu meilleure, mais le processus reste à peaufiner. L’autre défi reste la méconnaissance du public pour un petit fruit qui ne reste sur les étals que de trois à quatre semaines par année. Les entrepôts de Sobeys recevront de 3 000 à 4 000 lb de camerises fraîches par jour à partir du 24 juin. « [On rêve] d’en faire un petit fruit qu’on mange à la Saint-Jean-Baptiste en regardant les feux d’artifice », conclut M. Gosselin.