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Qui dit futur agricole dit agriculture de précision et outils automatisés d’aide à la décision pour des productions efficaces, mais aussi respectueuses des ressources. C’est d’ailleurs l’angle d’attaque des travaux que l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) a choisi, autant pour la compétitivité des producteurs que pour le bien de l’environnement.
Déjà, la technologie s’implante rapidement en production animale où l’on assiste à une utilisation accrue des robots de traite dans l’industrie laitière. Dans les porcheries, des agriculteurs qui s’adaptent à l’élevage des truies en groupe optent pour des distributeurs automatiques d’alimentation. Chacun de ces changements s’accompagne bien souvent de différents outils qui permettent d’être encore plus performant.
Et avec la volonté de Québec d’interdire ou de limiter l’utilisation de certains pesticides, les agriculteurs devront inévitablement se tourner vers d’autres techniques qui pourraient bénéficier des avancées technologiques.
Dans un avenir rapproché, il sera sans doute possible de mieux protéger les sols et les cultures grâce à des modèles prévisionnels très performants. Par exemple, des applications intelligentes fourniront les quantités adéquates de pesticides à utiliser au bon endroit et au bon moment, entre autres juste avant que les insectes ne fassent leur apparition.
« L’IRDA jouera un rôle majeur pour que ces apports technologiques profitent à un maximum de producteurs afin de contribuer à protéger les sols, l’eau et l’air, et que l’ensemble du secteur agricole québécois soit gagnant », soutient Stéphane Lemay, directeur à la recherche et au développement à l’IRDA.
Qualité de vie
La technologie aidera les producteurs à mieux répondre à certains besoins de l’industrie et leur fera aussi gagner du temps.
« Chose certaine, on souhaite que les nouvelles technologies puissent leur libérer un peu de temps. Il y aura peut-être autant d’heures consacrées à la production, mais les tâches seront différentes », prévoit le directeur.
Les innovations technologiques pourraient peut-être même pallier les difficultés de recrutement de la main-d’œuvre et encourager la relève à s’investir pour le futur. « Il faut s’organiser pour garder nos agriculteurs en place et améliorer leur environnement de travail », estime M. Lemay.
Plus bio et écolo
Le principal mandat de l’agriculture est de nourrir les populations. Aussi, l’industrie doit s’adapter à de nouvelles habitudes de consommation. L’une d’entre elles est la popularité croissante des aliments biologiques.
« L’agriculture biologique continuera à prendre de l’ampleur, d’où l’importance de bien comprendre les bases de ce mode de production afin qu’il soit efficace tout en optimisant l’utilisation des ressources », souligne le directeur.
Cette philosophie correspond à plusieurs travaux déjà bien entamés par l’IRDA, comme la valorisation de la production fruitière intégrée, l’utilisation du désherbage mécanique et la lutte aux nouveaux ravageurs des cultures. Ces activités visent à trouver des solutions aux problèmes vécus par les producteurs tout en préservant l’environnement.
Veiller à l’amélioration de la santé des sols est aussi une préoccupation de l’organisme, qui développe différentes pratiques de conservation de ces derniers, notamment le travail réduit du sol et une meilleure gestion des fertilisants ajoutés aux cultures.
La qualité de l’air est également non négligeable pour le futur agricole. C’est pourquoi l’IRDA consacre une bonne partie de ses travaux au développement d’outils pour réduire les émissions provenant des bâtiments agricoles, sans oublier la production d’énergies vertes à partir de la biomasse.
Si toutes ces nouvelles pratiques représentent de grands défis pour les producteurs, l’IRDA se fait un devoir d’accompagner les principaux concernés dans cette transition en favorisant l’harmonie entre la nature et la technologie. « Anticiper les tendances, contribuer au développement de pratiques rentables et respectueuses de l’environnement et façonner le visage de ce que sera l’agriculture au Québec en 2040 guide le travail de notre grande équipe de recherche et développement », conclut M. Lemay.