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Bien que l’Agence de santé publique du Canada rapporte annuellement 1,6 million de cas de toxi-infections alimentaires et que les bactéries zoonotiques telles que C. perfringens, Salmonella et Campylobacter figurent parmi les agents les plus incriminés pour ces cas de maladies chez l’humain, on en sait encore très peu au sujet de l’impact d’une production animale durable sur ces pathogènes animaux et humains.
Les projets valorisés par la Chaire de recherche en salubrité des viandes (CRSV) visent la prévention et le contrôle de ces agents pathogènes dans une approche « de la ferme à la table », où les notions de production animale durable et de salubrité alimentaire sont interreliées.
Le cas de Clostridium perfringens
Chez la volaille plus particulièrement, le contrôle de C. perfringens et de l’entérite nécrotique que causent certaines souches de cette espèce bactérienne représente le plus grand défi à la réussite de toute production durable qui ne met pas de l’avant l’usage préventif des antibiotiques.
Alors que l’équipe de la Dre Marie-Lou Gaucher travaille à identifier les éléments génétiques qui caractérisent les souches de C. perfringens causant l’entérite nécrotique pour en assurer un meilleur contrôle en élevage, des recherches menées en parallèle ont montré récemment que jusqu’à 25 % des carcasses de poulets de chair sortant de l’abattoir pouvaient présenter des souches de C. perfringens. Ces souches représentent un risque pour la santé publique, car elles produisent une entérotoxine responsable de gastro-entérites chez l’humain.
Risque accru
Les changements qu’apporte l’agriculture durable sur le système digestif animal pourraient ainsi représenter un risque accru pour la salubrité alimentaire en laissant C. perfringens occuper une place prépondérante au sein de la communauté digestive bactérienne des oiseaux. Les travaux de recherche conduits à la CRSV visent donc une meilleure compréhension de l’épidémiologie et de la virulence de cette bactérie en filière avicole afin de favoriser le développement et la mise en place de mesures de contrôle de cet agent pathogène, et ce, tout au long de la chaîne de production.
Une ère de changement Compte tenu des enjeux de société auxquels elles font face en matière de productivité, de résistance aux antibiotiques, de salubrité alimentaire, de santé et de bien-être animal, les industries animales se doivent d’adopter des pratiques plus durables. D’une part, les éleveurs sont sensibilisés à une utilisation judicieuse des antibiotiques, ce qui les expose à des défis émergents en élevage. D’autre part, les transformateurs alimentaires sont conscientisés sur le rôle qu’ils ont à jouer quant au contrôle de la contamination des produits de viande par des bactéries zoonotiques, pour lesquelles de la résistance aux antibiotiques est fréquemment rapportée. |
Dre Marie-Lou Gaucher, m.v., Ph. D. Attachée de recherche à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal