Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les avions décollent ces jours-ci pour amorcer les toutes premières pulvérisations d’insecticide en forêt privée. L’ennemi à abattre est évidemment la tordeuse des bourgeons de l’épinette, qui a défolié jusqu’à maintenant 7,2 millions d’hectares de forêt publique et privée.
Pas moins de 14 000 hectares de forêts privées seront donc aspergés dans les régions du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de la Gaspésie, mais surtout du Bas-Saint-Laurent. « Quatre-vingt-dix pour cent de l’application du programme se déroule au Bas-Saint-Laurent cette année, en raison de l’épidémie et de la proportion des investissements qui ont été faits en foresterie », précise Jean-Yves Arsenault, directeur de la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM). Les interventions aériennes ciblent les plantations aménagées d’épinettes blanches et de Norvège ayant plus de 30 ans, de même que les peuplements naturels sur lesquels des coupes précommerciales ont été effectuées, ajoute le directeur.
Le ravageur gagne du terrain
Les secteurs défoliés par la tordeuse ont crû de 146 % au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie durant la dernière année. À l’échelle du Québec, l’augmentation totale est de 2 %. Jean-Yves Arsenault s’attend à une intensification de l’épidémie au cours des prochaines années. Sur la rive nord du fleuve, l’insecte devrait se diriger vers la région de Québec tandis que sur la rive sud, il se dispersera vers la Baie-des-Chaleurs.
Plus compliqué
En forêt privée, la SOPFIM ne peut employer les mêmes avions qu’en forêt publique. « Les blocs de forêts privées sont trop petits. Les opérations se réalisent plutôt en hélicoptère et avec de petits avions expérimentaux, ce qui devient plus coûteux », explique M. Arsenault. Le reste est identique : l’insecticide biologique est pulvérisé alors que la tordeuse est au stade larvaire.
Pierre-Maurice Gagnon, président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec et lui-même producteur de bois, est sensible au fait que le gouvernement alloue 20 M$ à la lutte contre la tordeuse en forêt privée. Il déplore toutefois que seuls les blocs de plus de 10 hectares de forêt aménagée soient traités. « Ce n’est pas cohérent, car un propriétaire en forêt privée travaille souvent sur des petits blocs de 4 hectares et moins. À ce niveau-là, le programme ne fait pas la job », commente-t-il.