International 7 juin 2018

Un nouveau réseau pour l’aide internationale

Afin d’accorder plus de financement à des responsables de projets œuvrant dans des pays en difficulté, un nouveau réseau chapeauté par l’Union des producteurs agricoles – Développement international (UPA DI) est maintenant sur pied depuis quelques semaines.

Doté d’un budget initial de 5 M$, le Fonds d’investissement solidaire international du Québec (FISIQ) rassemble des organismes de coopération ainsi que les fonds de la FTQ et de la CSN pour appuyer diverses initiatives qui ne verraient pas le jour sans un coup de pouce financier.

« Il y a une multitude d’intervenants dans les pays en voie de développement qui veulent développer des activités économiques, mais qui n’ont pas les moyens de le faire. On va les appuyer et leur offrir des garanties pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs », fait valoir André D. Beaudoin, président du FISIQ et secrétaire général d’UPA DI.

Cette « relation d’affaires » pourra être développée dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine où UPA DI intervient déjà. Il faudra toutefois attendre quelques années avant que le réseau soit opérationnel sur le terrain. Le FISIQ doit d’abord déterminer les secteurs d’activité – qui ne seront pas qu’agricoles – et fixer les conditions d’admissibilité des partenaires, souligne M. Beaudoin.

Le réseau s’inscrit dans la volonté d’UPA DI de regrouper davantage les expertises pour venir en aide aux communautés dans le besoin. « On se dit que les gens vont finir par réaliser qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients à procéder comme ça », espère M. Beaudoin.

Pour des projets durables

Avec son programme Les Savoirs des gens de la terre, UPA DI a misé sur la création de plusieurs systèmes collectifs de mise en marché de produits agricoles. Des organisations du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal ou encore de la Guinée ont réussi à s’autofinancer à plus de 80 % grâce à cet appui.

« On a des partenaires terrain qui ont de l’appétit pour ce qu’on leur propose et qui parviennent à se structurer. Ça leur demande beaucoup d’efforts [dans un contexte difficile] », soutient M. Beaudoin.

Les défis sont grands dans plusieurs pays qui dépendent de l’aide alimentaire internationale. La situation est particulièrement critique en Haïti, qui porte encore le fardeau du tremblement de terre de 2010. Plus récemment, en 2016, l’ouragan Matthew a ravagé les cultures et décimé le bétail. Et avec le dumping international de plusieurs produits de base comme le riz, les agriculteurs ne sont pas au bout de leurs peines.

Toujours en Haïti, UPA DI subventionne un projet de cantines scolaires qui encourage l’achat de produits locaux et la création d’emploi chez les femmes. Les enfants de deux écoles du village de Labrousse bénéficient actuellement de ce projet intitulé Manje lokal (Manger local). « C’est le début d’un cycle économique circulaire qui va devenir durable », avance avec conviction M. Beaudoin.