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MIRABEL — La chute à partir d’une plateforme suspendue dans une serre en construction est à l’origine du décès de Fidel Orlando Molina le 24 octobre 2017, aux Serres Jacques Barbe. C’est ce qu’a dévoilé le rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) le 8 mai dernier. Fidel Orlando Molina travaillait depuis une dizaine d’années aux Serres Jacques Barbe et avait été recruté à l’époque par le biais d’Agrijob.
Mort sur un chantier
L’entreprise était en train de bâtir une nouvelle serre de 64 000 pi2 et le jour de l’accident, M. Molina était affecté à ce chantier pour la première fois.
Pour installer le câblage nécessaire au déplacement des toiles ombreuses et thermiques, l’ouvrier est monté à bord d’une plateforme sur rails, suspendue à 2,6 m du sol, qu’il faisait avancer manuellement au fur et à mesure qu’il posait le câble. La plateforme avait été initialement conçue pour accrocher des plantes en pot.
La veille, un escalier en bois avait été disposé sur le plancher de la plateforme pour permettre à M. Molina d’atteindre la poutrelle où il travaillait. Il ne portait pas de harnais de sécurité ni de liaison antichute. La dernière fois qu’il a été aperçu vivant, l’employé se trouvait entre l’escalier et le garde-corps de la plateforme, dos à celui-ci. Aucun témoin n’a assisté à sa chute et son décès a été constaté à l’hôpital.
Garde-corps
« Le travailleur avait les bras au-dessus de la tête et n’avait d’autre prise pour se retenir que les poutrelles en hauteur et le garde-corps derrière lui qui était plus bas que sa taille, peu importe où il se trouvait [sur la plateforme] », lit-on dans le rapport.
La CNESST souligne que la hauteur du garde-corps n’était pas conforme à la loi et que la plateforme aurait été dangereuse même pour les personnes censées effectuer les tâches pour laquelle elle avait été conçue. Initialement, cinq plateformes élévatrices motorisées avaient été louées par l’entreprise pour réaliser les travaux. « Ce sont des appareils conçus pour des travaux en hauteur. Les garde-corps sont conformes et on n’a besoin d’ajouter aucune autre mesure de sécurité contre les chutes sur ces engins-là », indique l’inspecteur affecté au dossier, Giancarlo Specogna. Il aurait fallu n’utiliser que ce genre de plateforme.
De plus, aucun des employés présents n’avait suivi de cours de sécurité sur les chantiers de construction ni sur la prévention des risques de chute lors de travaux en hauteur. Depuis l’événement, l’entreprise s’est conformée à la loi.